le voyage des gARagistes  en Sicile en septembre 2017



Etape 33, venerdi 29 settembre

Romorantin-Lanthenay – Château-Gontier

L’étape finale ! Et qui sent bon la France profonde en nous emmenant d’une sous-préfecture à une autre. Une belle visite, un cardan qui se manifeste, une arrivée en fanfare voilà de quoi alimenter 250 km, les derniers de notre voyage. Nous sommes tristes que ce soit fini et à la fois heureux de revenir après 33 jours de vadrouille : un nombre qui nous place dans une sorte d’analogie avec JC, même si nous on n’a pas tenté de rouler sur l’eau, l’Espace n’étant pas amphibie.

Nous sortons du camping vers 9h45 et recherchons l’ancienne usine Matra située dans la ville. Nous ne la trouverons pas pour la bonne raison qu’elle a été remplacée par de l’habitat pour les seniors et ce qui semble être une salle des fêtes... Nous allons donc au musée, ou plutôt l’Espace Automobile Matra, situé lui dans une ancienne usine Beaulieu, fabricant de caméras. Nous le connaissons déjà. En fait, il s’agit d’un musée municipal qui abrite les véhicules de Matra Automobiles qui a fermé ses portes en 2003 après l’échec de l’Avantime et la reprise de la fabrication de l’Espace par Renault. Mais de toute façon, le groupe Lagardère ne souhaitait plus s’impliquer dans l’automobile. Les véhicules sont donc mis à disposition du musée, mais Lagardère ne met pas un kopeck en restauration…

Bref, cette année, il y avait un thème d’exposition concernant l’Amérique : de quoi voir de grosses bagnoles et la De Lorean de « Retour vers le Futur »…


Les véhicules sont chargés d’histoire, comme les MS 670 qui ont gagné au Mans en 1972-73-74, ou la F1 Championne du Monde en 69.


Mais il y a aussi une galerie spéciale Espace dans laquelle nous est présentée la sœur de notre Espace à nous… Au total, 872 000 Espace ont été produits à Romorantin en 20 ans. Nous discutons avec d’autres visiteurs sur les vertus des anciennes mécaniques et confrontons nos expériences en partant dans de hautes considérations philosophico-techniques sur la fiabilité des turbos. Vous voyez que même dans les séminaires des Républicains, il n’y a pas de réflexion aussi poussée…


Pour finir, après un passage à la boutique, je vais chercher la bête sur le parking pour la rentrer sur le parvis du musée comme on nous y a autorisé. Monique, elle, fait la causette avec des employés. Celle qui a répondu à notre mel a vu la photo avec l’auvent et cela la fait sourire. Le responsable technique vient également discuter... c’est un ancien « matracien » et il nous dit qu’il a sans doute participé à la fabrication de la nôtre : il était sur la chaîne de montage en 1988. Il nous dit aussi que notre moteur peut faire sans problème 7 à 800 000 km. De quoi faire la route 66 ! C’est en tout cas très chouette de rencontrer cette personne, qui nous dit ne plus voir beaucoup d’Espace de cette génération encore rouler. Et pourtant par ici, il y en a un paquet.

Après quelques photos, nous quittons les lieux et de toute façon il est midi : on ferme !


Nous, nous prenons la route de Blois. Nous y déjeunons de délicieuses viandes accompagnées d’excellent vin : nous sommes bel et bien revenus en France avec un goût français ! Mais c’est très bon aussi. Et cela fait du bien parce que si ROO-rhh et Gniii-iiii ne sont plus à l’ordre du jour, c’est cloc-cloc-cloc-cloc qui vocalise aujourd’hui. Ho, pas toujours ! Par intermittence, et plus ou moins fort… mais le cardan droit nous signale quand même avec assez de subtilité qu’il aspire à la retraite au plus tôt. Il a dû faire son compte points et pour le coup il a certainement raison. Mais donc un doute subsiste pour savoir si nous allons relier la Mayenne en roulant sur un plateau.

Nous prenons l’autoroute après Blois et jusqu’à Château-du-Loir, histoire de moins solliciter les transmissions, mais cloc-cloc-cloc se rappelle toujours à nous…

Nous continuons toujours plein d’allant quand tout à coup, en sortie d’agglomération – à Vaas précisément- un agent de la force publique nous fait signe de nous stationner sur le bas-côté. « Gendarmerie Nationale, veuillez couper le moteur, papiers du véhicule – assurance-carte grise – permis de conduire s’il vous plaît - merci… Avez-vous consommé de l’alcool ? » Oui – « Veuillez souffler pour le contrôle éthylique. » – Petit tour de la voiture – Ha, tout de même 445 000 km… « Tout est en ordre bonne route » Contact : Rheu rheu rheu….. « Ha ! petit problème technique… Attendez ! »  Nouvel essai de contact : il manque un bruit. « Je sais ce que c’est ! C’est la pompe à essence, je dois aller taper dessus, excusez-moi. » Boum, boum. Voilà… Contact : ça démarre… Au revoir Messieurs !

Tout de même, faire plus de 7 000 km, traverser l’Italie et la France pour se faire finalement contrôler par la brigade du Lude, c’est fort.

Mais nous touchons au but. On le sent bien qu’on arrive vers la Mayenne : à Chateauneuf

Finalement à 17h00, nous entrons dans Azé et rejoignons l’Avenue de la Gare/ Nous nous garons sur le trottoir devant le numéro 14, comme d’hab : on est chez nous !

BRAVO TITINNE ESPACE : tu nous as emmenés et ramenés ! Merci !

Nous entrons dans le gARage et quelques minutes plus tard, surprise ! Les voisins nous rejoignent avec l’apéro et un superbe cadeau : une carte postale géante dessinée en reprenant des morceaux de nos aventures !


C’est vraiment super ! Merci pour cet accueil ! Alors, on boit un coup, on parle de la route, de l’Italie et du quartier et bien sûr de sa mascotte qui ne tarde pas à nous rejoindre : Yoshi. Il en bave de bonheur comme d’habitude.

Voilà, il est temps de nettoyer la voitur, de ranger les affaires et de refermer le livre du voyage !

C’est la première fois que nous partions aussi longtemps. 33 jours ! Je me rends compte que je ne m’étais jamais éloigné aussi longtemps de ma bonne ville de Château-Gontier.

Nous avons parcouru 7250 km à la moyenne de 60 km/h.

Nous sommes heureux. De l’avoir fait, d’être revenu. C’était un beau moment !

Et puis, l’Espace a tenu le coup. Quelle sera sa prochaine mission ? Et pourquoi pas l’Irlande, histoire de voir un autre Saint Michel ?

Merci aussi à vous de nous avoir suivi. C’était très plaisant !

Et maintenant, je vais me lever de devant mon ordinateur après avoir dit : « Arrivederci ! ». Puis je tourne les talons et m’en vais au fond du gARage tandis que retentit le sautillant « Fratelli d’Italia »…

Cliquez-ici : https://www.youtube.com/watch?v=eBYlyuPs05s

 

 



Etape 32, giovedi 28 settembre

Cognin – Romorantin-Lanthenay

L’étape la plus longue du voyage : 542 km. Et pas la plus reposante. Comme la veille, ce qui ne devait être qu’une formalité s’est avérée plus ardue que prévu. Comme quoi, rien n’est jamais acquis. Autre chiffre significatif : ce soir le compteur du voyage affiche un 7 000 tout rond !

Nous avons passé une bonne nuit dans une maison ! Et oui l’Espace a dormi toute seule dans la rue ! Je me demande comment elle a pris ça. Comme elle n’est pas du genre causant, on ne saura pas.

Nous disons au revoir à Bertrand qui part au travail et à 9h00, nous suivons Jocelyne qui nous guide pour rejoindre un garage tenu par un ami, histoire de lui montrer la bête.

Manu, la trentaine bien engagée et Steeve son associé, plus jeune que l’Espace sont assez admiratifs sur l’état du véhicule. Nous apprenons néanmoins à reconnaître l’usure de pneus en les palpant : ceux à l’arrière ont fait leur temps… On parle de nos affres du voyage, du moteur increvable – ils le connaissent bien pour être tous les deux des anciens d’une concession Renault, et aussi du gARage… le leur, ils l’ont repris il y a un an et l’ont sacrément bien retapé…

Mais bon, c’est pas le tout, mais les gars ont du taf et nous de la route… nous repartons donc sur le coup de 10h00 et abandonnons Jocelyne au péage de l’autoroute, direction Lyon.

Ça tourne bien lorsqu’en abordant un tunnel - décidément !- les vibrations reviennent. Là je peux vous dire que l’on a tellement serré les fesses qu’une noix aurait été broyée si elle s’était trouvé par-là (et on se demande d’ailleurs bien pourquoi !)

Le phénomène ne va pas arrêter d’aller et venir et jusqu’à Roanne la tension va être élevée. D’autant que pour couronner le tout, une série de travaux et un accident nous obligent à quitter l’autoroute et à passer par Villefranche sur Saône où, vous ne devinerez jamais, on se plante dans la déviation ! Là, franchement, on ne rigole plus.

Finalement, nous récupérons l’autoroute et nous arrêtons à l’aire de la Loire. Je suis rincé après deux heures trente de conduite sous tension.

Nous déjeunons sur place, je fais une sieste très courte mais qui me remet d’aplomb et c’est reparti, direction Bourges, via Moulins, sur la Nationale 7 dans une succession de 2x2 voies interrompues par des sections à double sens… le tout derrière des convois de camions.

Nous apprenons à gérer les moments de vibrations de la voiture…et petit à petit, même si un sentiment de précarité reste toujours bien présent, l’espoir se fait plus important.

Après Bourges nous reprenons l’autoroute qui nous mènera jusqu’à Romorantin. Nous croiserons encore des travaux (on doit les attirer, c’est pas possible autrement) et avant de rejoindre le camping municipal – et de nous égarer en le cherchant – nous allons nettoyer la voiture afin qu’elle soit présentable au musée demain !


Pfffou !!! Une bonne Moretti bien méritée pour finir d’évacuer le stress de la journée et surtout la joie d’être arrivés là où l’Espace a été construite, à quelques centaines de mètres en fait. Bon ça fait un peu pèlerinage, mais ça nous change des abbayes.


Et puis deux caps ont été passés : 445 000 km pour l’Espace et donc 7 000 pile pour le voyage.

Voilà. Demain on devrait être de retour au gARage. Le dernier rendez-vous, je vous le livrerai dimanche soir parce que vendredi soir et samedi, je pense que je n’aurai pas le temps !

A plus !

Etape 31, mercoledi 27 settembre

Lanslevillard - Cognin

Une étape de transition assez courte – 165 km- et qui aurait dû se faire sans histoire… Une arrivée sympa en famille et surtout nous avons atteint le kilométrage total spécial pour l’Espace de 444 444 unités. Champagne !

La nuit a été moins fraîche que prévue : avec une couverture de survie sous le hayon, la chaleur de l’habitacle se conserve plutôt bien. N’empêche, on peut chanter « Fais du feu dans la cheminée… » Allez ! Tous ensemble : « … je reviens chez nous. » Et c’est vrai que ce sera bientôt le cas. Nous nous levons tranquillement, profitons des sanitaires bien chauds du camping et démarrons vers 11h00. Au programme : aller à Cognin chez mon frère Bertrand et son épouse Jocelyne. Et si possible en passant par un ou deux cols mythiques du Tour, genre le Galibier ou la Croix de Fer, et trouver une route tranquille pour passer les 444 444 km de l’Espace. Pourtant dès le premier village voilà-t-il pas que notre Gniii-iii se rappelle à nous. Bon, allez on s’arrête, inspection, trois coups de bombe WD40 et c’est reparti… et dans le silence ! Non mais, on ne va tout de même pas se laisser faire !

Bon, il y a bien un nouveau grincement, mais cela vient du côté des sièges : c’est moins gênant. Une fois Modane passé, on nous oblige à prendre l’autoroute en raison de travaux. Et c’est dans une longue descente qu’en décélérant, la voiture se met à vibrer fortement, puis plus sobrement. L’aiguille du stress se met tout de suite dans l’orange, d’autant que nous abordons un long tunnel : je n’ai pas du tout envie de me retrouver en carafe dans un boyau, c’est trop dangereux. Heureusement, la vibration s’arrête. Pour reprendre une fois que nous avons récupéré la départementale.

Pour le coup, pas question d’aller se faire plaisir sur les routes de montagne : on va assurer le coup car on ne sait pas si on ne sera pas contraint à un arrêt forcé !

Nous déjeunons et je suis assez angoissé, d’autant que je ne mets pas le doigt sur le problème. J’inspecte sous la voiture, je ne vois rien et puis je consulte l’historique de l’entretien de la voiture et « Bon sang mais c’est bien sûr ! » si c’était un cardan ? On en a changé un il y a 15 000 km et les symptômes collent.

Une fois repartis et lorsque les vibrations reviennent, nous distinguons clairement que le problème vient de la droite et cela nous conforte dans notre analyse : ce cardan n’a pas été changé.

Mais nous sommes également à l’affut du compteur et décidons de prendre une route que nous pensons plus tranquille en bifurquant vers Pontcharra. Les vibrations elles se renouvellent plus régulièrement, cela devient franchement inquiétant : que se passer-t-il si le cardan cède à 80 à l’heure ??? Vous le saurez après une page de publicité !

Dans les sirops Pam Pam, des fraises y en a des tas,

Pam Pam Miam miam

Glou glou glou

Sirop PamPam (Merci Gotainer)

Gros plan sur la roue qui tourne et on élargit sur l’Espace. Puis plan américains sur les occupants à la fois angoissés et excités par ce qui arrive.

Gros plan sur le compteur : 444 439. Plus que 5 kilomètres avant le nombre magique.

Vue subjective du poste de conduite : on voit se profiler au loin un garage Renault.

Rapide échange entre les occupants de la voiture. Clignotant à gauche, arrêt devant le garage.

Le chef d’atelier déclare ne plus voir d’Espace de cet âge… il semble assez ravi de s’occuper de cette monture et va l’essayer pour voir ce qu’il en est. Je suis à côté prêt à enregistrer le moment fatidique au compteur. Mais nous revenons un peu plus de deux kilomètres plus tard. Il pense que oui, ce doit être le cardan. Montage sur le pont et confirmation du défaut. Le cardan est usé et les billes qui sont à l’intérieur doivent buter sur des imperfections. Alors il va injecter de la graisse pour remettre les billes en pression.

Cela fait il s’apprête à vérifier si sa réparation a fait de l’effet. Mais alors, l’un de nous va louper le passage au 444 444 ! Horreur ! Qui va se sacrifier ?

Vous le saurez tout de suite parce que la pub ça va bien cinq minutes, non mais des fois !

« Vous n’avez qu’à l’essayer vous-même et vous me direz » Impeccable ! Nous faisons un premier roulage et tout semble bien fonctionner. Plus qu’un kilomètre. Nous préparons les appareils photos et je roule doucement : et là un sixième 4 vient compléter la suite des cinq autres déjà au compteur. On s’arrête, photos !


On est contents même si l’instant dans ces circonstances est un peu particulier et moins festif. Dernier run d’essai avant de rejoindre le garage : c’est impeccable. Remerciements, facture, bonne route et nous voilà en direction de Cognin. On s’arrête aussi pour fêter le nombre magique et déboucher une (petite) bouteille de Prosecco !


Bien sûr, pour ne pas faillir à une tradition quotidienne, nous allons un peu nous égarer dans Chambéry avant de rejoindre le Rue Georges Bizet où Jocelyne nous attend. Bertrand ne tarde pas à revenir. Le stress de la journée est évacué et c’est autour d’un excellent repas que nous terminons la journée.

Merci à nos hôtes !

 

 

 


Etape 30, martedi 26 settembre

Piacezza – Lanslevillard (F)

Une étape courte – 126 km- pour grimpeurs et qui nous voit franchir la frontière : nous avons quitté l’Italie. Ça nous fait tout drôle…

Il a plu cette nuit mais pas trop heureusement : la toile est vite sèche et c’est tant mieux car il n’y a rien de plus désagréable que du mouillé dans la voiture, surtout quand on dort dedans. Je me réveille tôt, le coq chante et les chiens continuent d’aboyer : à croire qu’ils ne savent faire que ça. Ils se répondent de fermes en fermes…

Nous levons le camp à 10h30, direction la France. Nous sommes au nord de Turin – la belle que nous dédaignons pourtant- et nous prenons la direction de l’ouest. On n’a pas fait 15 kilomètres que voilà t’y pas que ma Monique se réveille quand je lui fais remarquer qu’il y a une forteresse en haut d’une montagne : elle se rappelle alors qu’il y a une abbaye le long de la route qui domine la vallée et que nous ne sommes jamais allés voir. Rapide consultation du Routard et bingo ! C’est bien cela la « forteresse » : l’abbaye Sacra di San Michele. Bon alors, on y va puisque l’étape n’est pas longue et qu’en principe on a le temps…


Allez, première montée pour accéder au site… plus on approche et plus on pense au Nom de la Rose. Cela ressemble vraiment à une forteresse. En fait, ici on dit que c’est un petit Mont St-Michel… cela ne vous rappelle rien ? Revenez à l’étape 9 ; oui : Monte Sant’Angelo., le Mont St-Michel des Pouilles et la Basilica Santuario San Michele. Ici aussi c’est un lieu de pèlerinage et nous verrons plus tard qu’il y a une ligne où se trouvent les abbayes ou sanctuaires St-Michel.


On se rend compte avec Monique que nous en avons vu 4 : en Cornouailles, en Normandie, dans les Pouilles et donc dans le Piémont aujourd’hui. Il nous restera plus tard à aller en Irlande et en Grèce (celui-là on dirait le club-med ) pour finir à Jérusalem… Ah ouais, c’était des étapes sur la route des croisades…


Bon pour revenir sur notre visite, c’est quand même impressionnant. Le début de la construction date du 10ième siècle et l’abbaye a « fonctionné » jusqu’au 17ième avant d’être abandonnée, puis finalement préservée et restaurée à partir du milieu du 19ième. Intéressantes fresques dans l’église, et surtout vue imprenable sur la vallée. Oui au pied de la bête on a vraiment l’impression d’être Adso de Melk…


Au bout d’une heure et demie, on redescend en dévalisant au passage le fromager du coin qui a eu le malheur de mettre ses excellents produits en vente…

En bas du rocher, on fait notre petite perte de trajet quotidienne et on met le cap sur Susa. Tiens, l’Espace nous fait un peu de Gniii-ii, mais très sobrement.

Nous attaquons ensuite la première montée du col du Mont-Cenis. Pause pour déjeuner au cul de l’Espace et on repart… Et puis à un moment, une pancarte nous annonce que nous sommes en France… mais il n’y a rien, pas même de bar. On voulait en profiter pour porter un toast, mais finalement on continue. Car nous ne sommes pas encore arrivés au col…

Avant nous faisons un stop-and-go devant un barrage de police « Allez-y Monsieur-Dame, belle journée » et surtout nous rentrons dans les nuages.

Arrivés au col, on s’arrête. Il faut vous dire que l’on projetait de passer la nuit en camping sauvage dans le coin… sauf qu’on ne voit pas le paysage à cause des nuages et surtout IL FAIT FROID ! C’est vrai que nous sommes aussi à 2 086m. Hannibal, comme Napoléon a dû avoir froid aux fesses si il est passé ici dans ces qconditions. Sans compter que la route n'était même pas goudronnée!


Après réflexion rapide, on décide de descendre un peu… mais les nuages nous suivent.

Nous arrivons finalement à Lanslevillard où la patronne du bar-tabac n’est pas très optimiste sur la météo. Alors en fin de compte on se rabat sur le camping caravaneige… c’est cool, on est tous seuls, il y a une salle commune et IL Y FAIT CHAUD ! N’empêche, ça sent la fin de saison : le camping ferme samedi.


Alors on va bien se couvrir pour dormir et on verra si on n’est pas changé en glaçons demain !

Ciao !

 


Etape 29, lunedi 25 settembre

Sarzana - Piacezza

Une étape de grimpeurs et de rouleurs, plutôt longue : 350 km, qui voit passer le cap des 6 000 bornes du voyage et des 444 000 pour le compteur de l’Espace. Nous allons traverser la Ligurie du sud au nord, pour finir dans le Piémont, aux abords de sa capitale Turin.

Nous nous réveillons assez tôt et prenons le temps d’une visite de notre camping, qui est un véritable village avec ses cabanes à base de caravane ou pas, la plupart surélevées… Quelque part cela nous fait penser à Sausalito, le village sur l’eau près de San Francisco, mais en beaucoup moins classe et moins riche…

Par contre dans le port du camping, là il y a des euros d’amarrés : de vrais petits yachts.

Avec tout ça il est 10h25 quand nous sortons du camping pour aller faire des courses au Lidl d’à côté… Gniii-iii… oui, ça cause encore. Zut ! Ce n’est pas encore cela.

Au programme du jour, les Cinque Terre, Parc National, labellisé Patrimoine Mondial avec ses villages accrochés à la montagne, au-dessus de la mer et ses cultures en espaliers, le tout dans un environnement forestier…

Pour y parvenir, on doit d’abord traverser La Spezia, ce qui se fait sans encombre (on a bien compris qu’il fallait aller tout droit quand la flèche est à droite, et à gauche quand elle est droite… c’est la version routière italienne du fil rouge sur le bouton bleu…), même que l’on croise un défilé de Lamborghini…

On s’arrête à la première hauteur pour admirer la ville et son port militaire, et on reprend la route…

Ça grimpe mais l’Espace répond bien et même tiens, on ne s’en était pas aperçu, mais il n’y a plus de Gniii-ii et pas rOO-rhhh non plus… finalement nous avons peut-être trouvé le bon endroit à graisser…On en ouvrirait presque une bouteille de Prosceco, mais bon, je conduis, alors…

Nous allons ensuite suivre la crête en admirant le paysage, sans descendre dans les villages ni faire de la randonnée qui semble être la grande attraction du parc. Mais c’est très beau et cela nous suffit.

On déjeune au cul de l’Espace et puis on s’achemine vers l’autoroute pour reprendre notre remontée vers la France. Au passage saluons la santé remarquable de notre voiture qui avale les lacets, les reprises et les descentes avec une facilité de jeunette…

Bon , on s’est à peine perdus, juste un embranchement encore loupé (« Si je connaissais le c.. qu’a mis les pancartes ») et nous voilà déjà à rouler vers Genova, Gênes en français, dans une succession de ponts et de tunnels (je m’y suis habitué).

La circulation est assez dense et surtout il y a plein de camions , souvent chargés de conteneurs qui remontent vers Milan ou Turin. Surtout après Gênes, en direction d’Alessandria. Certains sont un peu fantaisistes et les écarts sont nombreux (« J’ai glissé , Chef. ») ce qui contribue à maintenir ma vigilance malgré les kilomètres qui défilent. Je ne me rends même pas compte que l’on passe les 440 000 pour la voiture, ni les 6 000 de notre voyage…

Monique en excellente navigatrice, nous a trouvé un camping proche de Turin et Môssieur Garmin nous y conduit sans fausse note…

Ce soir non loin, les chiens aboient. Ils sont ridicules puisque les caravanes ne passent pas : elles sont en garage mort.

Tutto va bene.

C’est notre dernière nuit en Italie, demain si tout va bien, nous franchissons les Alpes…

 

 

 



Etape 28, la domenica 24 settembre

Bolsena - Sarzana

Une étape de transition, pour rouleurs. Nous partons du Lazio, allons traverser du sud au nord la Toscane pour atterrir en Ligurie. 306 km de routes diverses et une voiture qui se plaint. Et puis c’est l’automne…

Le camping sauvage a cette vertu qu’il oblige par différents moyens à se lever tôt. C’est ainsi que Monique va pouvoir photographier un lever de soleil, le premier depuis le début du voyage. Cela nous change des couchers sur la mer, d’autant que présentement, sa majesté apparait derrière les montagnes avec le lac en premier plan, mais ça vous pouvez le voir vous-même sur la photo…

Nous avons passé une bonne nuit et c’est vrai que le coin est bucolique.

Après le petit déj sommaire (on n’a plus de gaz et pas d’électricité et donc pas moyen de faire chauffer de l’eau) et avant de quitter le lac de Bolsena, nous faisons une dernière pêche de verres. Le matin la luminosité est tout autre qu’au crépuscule et nous trouvons des morceaux que nous n’avions pas remarqué la veille au soir. On s’arrête au bout d’une grosse demi-heure : la pêche a été bonne !

On décolle sur le coup de 9h20 et l’on emprunte la via Cassia, voie romaine devenue route nationale mais un peu défraichie…

Nous nous arrêtons au premier bourg, San Lorenzo Nuovo, pour prendre café, thé et pains au chocolat. En sortant du bar, nous admirons une dernière fois le lac que surplombe la commune. Superbe vue.

On redémarre, mais depuis le départ, l’Espace nous fait à l’avant gauche un Gnuiii-iii quasi continu. Vous me direz que ça change du rOOO-rhhh, Oui, sans doute. Mais quand même ç’est embêtant. Au départ on pense que c’est une courroie. Puis comme cela persiste, on décide de voir. J’arrête à Acquapendente, sur la place de l’église en espérant secrètement que les bons hospices vont marcher. On met de la graisse sur les silentblocs des amortisseurs… on repart et évidemment, cela n’a rien fait… Et pour comble de malheur, lorsque le Gniii-iii se calme, voilà que rOOO-rrhhh refait ses gammes !!!

C’est là que l’on voit que l’Espace n’est plus de première jeunesse : ça grince de partout !

Nouvel arrêt donc et là, graissage de l’amortisseur avant gauche. On repart… c’est mieux. Mais pas encore satisfaisant. Néanmoins nous continuons notre route jusqu’à Sienne au gré des ROO-rhhh et des Gniii-iii… Heureusement, la Toscane est toujours belle et cette portion particulièrement. C’est la première fois que nous la voyons en fin d’été. Elle est moins rayonnante, un peu plus brune. La terre ocre ou jaune se montre grasse et fertile en grosses mottes après le passage des tracteurs. Nous croisons au loin ou plus proche Montepulciano, San Quirico, Montalcino , toutes ces belles cités… et comme c’est dimanche voilà qu’apparaissent comme des champignons après la pluie des nuées de cyclistes en tenues bariolées … Ha, la Sicile est loin…

Nous contournons Sienne, pour laisser ensuite Monteriggioni, San Giminiano, Volterra et nous arrêter à Castelfiorentino à midi et demie passé, au moment où il commence à pleuvoir. Nous cherchons un resto dans le centre mais il n’y a rien de probant, alors nous repartons mais après un passage au supermarket, nous trouvons une table. Il est temps car je meurs de faim.

En repartant, nous constatons qu’il y a à nouveau des fuites au niveau des toits ouvrants. Non contente de craquer des os, voilà notre Espace incontinente… C’est triste la vieillesse.

Quelques feuilles de papier toilettes et des éponges pour colmater et ça va mieux.

La deuxième partie en direction de Pise est moins jolie. Est-ce l’effet du ciel assombri ? Non, c’est tout simplement moins vallonnée, la terre n’offre plus ses courbes sensuelles et les cyprès ne viennent plus rythmer la ligne d’horizon…

Cela nous fait drôle de traverser ainsi cette région que nous visitons habituellement une bonne semaine.

Nous arrivons très tôt au camping.

Au bord d’une rivière, c’est un vrai petit village avec ses cabanes construites pour certaines autour d’une caravane, le tout sur pilotis pour contrer certainement les crues hivernales…

Comme nous avons du temps nous en profitons pour parachever le graissage de notre courageuse monture.

On verra demain si les Gniii-iii et les Rooo-rhhh seront plus discrets…

Nous prenons aussi connaissance des messages et de l’activité du quartier de la gare – Merci Dany !

A domani !

 

 


Etape 27 , sabbato 23 settembre

Gaeta - Bolsena

Nous quittons le bord de mer pour le bord de lac mais restons dans le Lazio. On en profite pour faire une visite aux Monstres. 322 km aujourd’hui et quand même cinq heures et quart de conduite. Nous en sommes à 5511 km depuis que nous avons laissé l’Avenue de la Gare.

Ce matin, nous nous réveillons tôt mais je profite de l’excellent wifi du camping pour envoyer des messages. Du coup cela prend un peu de temps et Monique râle sur l’ordinateur, lequel n’y est pour rien : c’était mon idée ! Ensuite je repasse une couche de graisse sur des éléments du dessous de la voiture, ce qui a l’air de bien amuser les voisins. Avec tout ça, on décolle à 10h45, direction Formia. Oui, nous faisons demi-tour pour récupérer l’autoroute.

En chemin je m’arrête une première fois pour prendre de l’essence. Mais le robot n’accepte pas la carte. Arrêt dans une deuxième station : même topo. Comme il y a un pompiste je lui demande si je peux payer avec la CB. Et bien non. En journée, la machine est débranchée et il faut passer par le garçon de piste lequel applique alors la majoration pour le service… vous vous souvenez, c’était la même chose à Palerme. Sauf que là, le gars n’a pas les appâts qu’il faut… Allez, en route vers une troisième station : pareil. Là, Monique décide de mettre du liquide. Nous mettons donc 40€ en billets dans le robot et on repart avec nos 26 litres de sans-plomb 95. Je ne comprends pas pourquoi ils font cela ? Soit la banque leur fait taxer un max soit il y a « combinazione » quelque part, car enfin le paiement par CB, c’est le meilleur garant pour le commerçant. Anyway…

Avant d’aborder l’autoroute et comme nous passons non loin d’Esperia, on décide d’aller y faire un tour. C’est un gros bourg perché sur un éperon rocheux. C’est là que nous avons débuté nos premières vacances en Italie en 2001, dans une maison appartenant à une famille vivant à Château-Gontier. Je me souvenais que c’était étroit question ruelles, mais pas qu’il y avait la place d’une feuille de papier entre les rétros et les murs. Je serre un peu les fesses quand même. Bref, c’était sympa de revoir le coin mais on y a laissé un peu de temps. D’autant que Monique se rappelait avec gourmandise de petits gâteaux croquants, mais hélas, la boutique a fermé. Déception. Reste le plaisir de faire un peu de route de montagne, même si là aussi le revêtement est franchement abimé.

Nous repartons par Pontecorvo pour rejoindre enfin l’A1 : l‘autoroute Naples-Milan, véritable épine dorsale du pays en terme de transport routier. Là c’est du billard. Nous y entrons vers midi un quart et je vais avaler 130 km en un peu plus d’une heure. Une fois sortis à Orte, il nous faudra autant de temps pour rejoindre Bomarzo, en s’arrêtant toutefois pour faire un vrai plein dans une station qui accepte la MasterCard. Quand même !

Arrivés à Bomarzo nous déjeunons, sur le parking au cul de l’Espace, d’une excellente salade préparée par notre cuisinière en chef. Mais sur quel parking, demandez-vous ? Et bien sur celui du Parc des Monstres ! Nous le connaissons bien puisque c’est la troisième fois que nous le visitons. Il s’agit d’un parc de sculptures géantes créé il y a 5 siècles mais qui a longtemps été abandonné puis remis en état depuis le milieu des années 90. On y trouve des œuvres monumentales, inspirées des mythes et légendes. Il y a des dragons, un ogre, des ours, une baleine, des géants qui combattent, une maison penchée… des « Monstres » en quelque sorte. Et tout cas, si Robert Tatin est passé par là, il s’en est certainement inspiré…


Monique a bien du mal dans la maison penchée où l’on perd vite ses repères : la petite se sent nauséeuse !  C’est comme ça les gamins : ça court sans manger et après c’est malade !


Depuis la première fois où nous sommes venus, le parc a considérablement évolué : dans ses infrastructures – il y a maintenant un bel accueil avec espace de vente et vidéo là il n’y avait qu’une sorte de cabane-, les allées sont bien marquées et entretenues et il y a plus d’arbres. Car le parc combine aussi une sorte de conservatoire d’essences végétales. Comme nous sommes samedi, il y a aussi de nombreuses familles qui sont venues pique-niquer et un espace jeu permet aux enfants qui ne sont pas encore fatigués de la visite du parc de finir de se dépenser afin de laisser leurs parents tranquilles le soir puisque c’est samedi, donc, et qu’ils ont un plan de prévu.


Nous faisons la visite un peu rapidement mais c’est vraiment toujours sympa. Hélas on ne peut s’attarder à cause toujours de notre p…. de problème de feux. Au bout de la route qui mène au parc, nous remarquons des figuiers : c’est là que Monique en avait prélevé deux tous petits en 2001, et dont un maintenant se porte à merveille dans le jardin du gARage, l’autre a été bouffé par les lapins où les chevreuils chez Christiane…Ce que c’est que le destin tout de même …

Ah, et puis à Bomarzo, nous avons vu un Grand Espace Phase 3 venant de Tchéquie. Auparavant nous avions vu un Phase 2 sur la route.

Nous repartons direction Viterbo. Arrivés à un carrefour, je vois une pancarte qui indique la ville à droite. Je prends donc cette route… Erreur ! Une particularité des panneaux de signalisation en Italie est que la direction est quelque fois imprécise pour ne pas dire fantaisiste. Souvent le panneau indique une direction à l’exacte milieu de l’angle que fait l’intersection de deux routes… ou encore le panneau indicateur est placé APRES l’intersection, genre 50 ou 70 m, et aussi grand classique, le panneau est derrière un autre panneau, publicitaire celui-là ou un arbre…

Nous voilà donc sur une petite route à la place de la quatre voies. Forcément on va moins vite et forcément on rentre dans les villes, comme à Viterbo où là encore, à une patte d’oie, suivant la direction du panneau je prends à droite alors qu’il fallait aller tout droit : oui, là le panneau placé au milieu de l’embranchement anticipait sur le carrefour SUIVANT situé à 70m !

Nous nous arrêtons faire quelques courses et avec tout cela nous arrivons à Bolsena sur le coup de 18 h15. Nous cherchons notre camping, la Grata, celui que nous connaissons bien pour s’y être arrêté au moins trois fois : mais il est fermé ! On pensait qu’il faisait partie de notre liste ACSI mais en fait j’ai confondu avec un autre. Il est tard, le soleil descend et on veut aller à la pêche : Monique propose de dormir en sauvage au bord du lac. Bon y a pas trop le choix, et j’avais envie d’une douche, mais OK. Monique est ravie !!

Nous prenons alors des sacs et allons pécher du verre et de la faïence sur la plage de sable noir de ce lac volcanique : c’est un bon coin, nous le savons. Bon la pêche n’est pas aussi fantastique que nous l’espérions et puis le soleil se couche, on ne veut pas gêner les vrais pécheurs de poissons qui se sont installés pour la nuit, alors on se vautre sur nos fauteuils face au lac en mangeant note pizza et en buvant une Moretti !

Monique a alors cette réflexion de grande portée philosophique en forme d’interrogation : « Alors, elle est pas belle la vie ? »

Vous avez deux heures!

 

 

 


Etape 26 , venerdi 22 settembre

Capaccio-Paestum - Gaeta

Seulement 247 km aujourd’hui mais plus de quatre heures de conduite : la faute à Naples ! Visite de Paestum : grandiose ! De la Campanie, nous voilà dans le Latium – le Lazio. Et nous avons franchi les 5 000 km depuis notre départ.

On se lève tôt mais réussissons à ne partir de notre chouette camping qu’à 10 heures et quart. Il faut dire que nous avons ouvert le pot de graisse et je me suis allongé sous la voiture pour graisser la barre antiroulis et tout ce qui me semblait avoir besoin de l’être. On secoue la voiture et pas de couinement : c’est bon ! La graisse en ma faveur a bien opérée (spéciale dédicace à Racine). Pression des pneus effectuée, on peut s’en aller. Pas très loin puisque le site de Paestum n’est qu’à une dizaine de bornes.

Il s’agit donc d’une ancienne cité grecque du 5ième siècle avant le natif de Béthlehem. Enfin, J.C., pas Brian. Evidemment, les romains l’ont aussi occupée, puis après eux les moyenâgeux, avant qu’elle ne soit délaissée. Puis retrouvée par des férus d’archéologie au 18ième.

Comme à la Samaritaine en son temps, on trouve de tout mais il y a surtout trois temples en état de conservation remarquable. Bien mieux qu’à Agrigente. Notamment celui de Neptune dans lequel d’ailleurs il est possible de déambuler. C’est une sacrée impression.


Il y avait aussi un théâtre, modifié en amphithéâtre par les Romains, mais il n’en reste plus grand-chose, hélas. même s’il était plus modeste que ceux que nous avons visité en Sicile.

Après une déambulation de deux heures dans le parc archéologique, nous sommes allés faire un tour au musée ( oui, le billet est pour le musée avec en prime le parc, mais on ne peut pas prendre seulement la visite du parc : pas fous ces romains) Pas mal de vaisselle, là aussi fort bien conservée, des bas-reliefs magnifiques exécutés il y a 26 siècles et surtout les pierres de la tombe dite du Plongeur : extraordinaire. Les peintures sont restées quasi intactes et les scènes sont parfaitement maîtrisées.

Bon c’étaient des grecs et donc, ça manque franchement de gonzesses, mais quand même c’est fort.

En sortons du musée ; nous rencontrons une noce : c’est fou le nombre de noces que l’on voit depuis que nous sommes en Italie : on se croirait dans du Labiche ! Comme à chaque fois les tenues des mecs sont super classes et les filles naviguent entre l’ultra raffiné et le limite too much, le maquillage en harmonie avec les tenues.

Ensuite nous déjeunons fort agréablement puis nous retournons à la voiture dans son parking surveillé (on n’est jamais trop prudent…)

Il est 14h00 lorsque nous prenons la route pour Napoli. D’abord un peu de route nationale puis de l’autoroute, en bon état, tunnels éclairés. Nous passons au pied du Vésuve qui ne fait même pas attention à nous et abordons la ville. Notre but, aller à la Solfatara, un autre volcan, à Pozzuoli, à l’ouest de la ville. Et là ça se gâte. D’abord parce que le RRRo rrrh revient : mince on n’a pas mis assez de graisse. Ensuite évidemment, nous loupons une sortie et l’on se perd (faut dire que ça faisait longtemps, peut-être 3 ou même 4 jours) … on se retrouve sur une voie pour reprendre un bateau. Stop ! Nous demandons à Môsieur Gamin son aide : et c’est là qu’il ne répond plus ! Impossible de calculer un itinéraire ! Bon… on y va un peu au pif et tombons dans la jungle de la circulation napolitaine. Alors en Italie, j’en ai déjà parlé, la conduite est intuitive et aussi « sociale ». À Napoli, c’est la même chose mais version musclée. C’est-à-dire que lorsque l’on décide de passer en force, on y va franco. Les scooters et motos te doublent à droite à gauche, il y en a par devant, par derrière... comme dans la chanson du petit lapin plein de poils : sauf que là ce sont plutôt des renards et des loups…

De fait, nous avons vu plusieurs voitures arrêtées et leurs conducteurs et pleine session d’écriture de constats…. C’est donc un peu stressant, il y a des bouchons… on décide finalement de laisser tomber la Solfatara ( Boum ! Elle est arrivée par terre) et de se dégager de la bête qu’est cette ville !

On y arrive SANS SE TROMPER et on met le cap sur notre camping super luxe. On fait une pause histoire de se dégourdir les jambes – cela fait 2h30 que je conduis non-stop.

Le RRRRo-rrrrrh va et vient : on se perd en conjectures sur le pourquoi du comment… et nous arrivons à notre camping… qui est fermé depuis dimanche. Ha !, on n’a pas regardé sur le bouquin ! Le gars de faction à l’entrée ( l’accueil ressemble à un hall d’aéroport) nous indique des campings entre Formia et Sperlonga. On y va sans tarder car le soleil descend et notre carrosse à défaut de se changer en citrouille, sera immobilisé une fois la nuit venue. On loupe un premier camping, sommes pris dans les embouteillages à Formia et l’on commence à se dire que l’on va dormir sur un parking, lorsque nous apercevons le Da Benedetto d’où j’écris ces lignes. Vite, on installe le campement histoire de louper le coucher du soleil, mais on le devine encore un peu lorsque nous allons sur la plage.

Ouf ! Tout est bien qui finit bien mais on a eu chaud !

“Allways look on the bright side of life

(siffler) Ffu ffu, ffou ffou,    ffou ffou ffu ffu fffi ffou”

 

 

 


Etape 25 , giovedi 21 settembre

Capo di Milazzo – Capaccio-Paestum

Une étape marathon : 507 km. C’est la plus longue depuis le début. Nous avons quitté la Sicile, traversé la Calabre et nous sommes arrivés en Campanie.

On se lève de bonne heure pour partir à 9h30, direction Messine. Nous prenons l’autoroute et le comodo fonctionne à nouveau de façon hiératique. J’ai encore quelques moments de stress au passage de certains tunnels mal éclairés, mais en fait je m’aperçois que certains roulent tous feux éteints… alors je relativise comme disait Albert.

Nous arrivons donc sans encombre au port pour prendre le ferry ; ce n’est pas la foule comme à l’aller. Nous allons traverser sur le TELEPASS, superbe ferry jaune qui peut accepter 587 passagers et sans doute 250 véhicules.


Et nous disons au revoir à la Sicile.


Sortis du ferry, nous prenons directement l’autoroute que nous avions déjà empruntée à l’aller. Les tunnels sont bien éclairés, pas de souci, mais je reste très vigilant.

Vers midi et demie, l’envie nous prend de faire une pause. Et comme cela tombe bien : nous sommes juste à l’entrée d’un immense golfe. Nous quittons donc l’autoroute perchée à une bonne centaine de mètres en surplomb pour arriver au niveau de la mer. Nous rencontrons des cyclos en long-run juste avant d’aborder la plage à Pizzo. Monique a eu la bonne idée d’acheter des hot-dogs sur le ferry et c’est donc avec un mets royal que l’on pique-nique face à la mer, devant l’Espace.


Au loin on aperçoit le Stromboli. Pas facile à voir sur la photo : il est quand même à 100 km.


De Finale, son profil était différent : là on dirait une sorte de paire de fesses. Est-ce pour cela que l’on voit sortir ses flatulences ? Bon, excusez-moi… en plus on mange…

En guise de balade digestive, Monique va pêcher des coquillages et revient avec des pierres ponce.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin et nous reprenons l’A3, ou l’A2, ça dépend des panneaux… Nous roulons bien et l’on décide finalement d’aller plus loin que notre objectif initial qui était de rallier Praia da Mare, où nous avions déjà fait étape, pour aller jusqu’au point d’étape suivant : Paestum. Avec un impératif, y être avant le coucher du soleil, compte tenu de nos problèmes d’éclairage. Sinon il va faire tout noir. « -Ta gu..le ! » Je vais donc faire un double relais comme on dirait aux 24 heures du Mans.

Une fois sortis de l’autoroute, on trouve que l’auto fait de plus en plus de bruit. Il y a en effet deux jours qu’elle couine un peu. En fait cela fait une sorte de « RRRo-rrrh» comme un frottement de fer avec une pierre… « - Présent » Cela doit venir de la barre stabilisatrice pense Monique. Qui n’en perd jamais une pour faire son intéressante. Un peu soucieux quand même, je m’arrête et je vais jeter un œil sous la caisse. Monique, elle, secoue la voiture - quelle merveilleuse assistante !- pour que je repère d’où vient le bruit. Cela semble bien venir effectivement de la barre et sa jonction avec d’autres éléments. Il faudrait peut-être les graisser, mais nous n’avons pas emmené de graisse avec nous. Je vais donc dans un premier temps asperger les parties mobiles avec du WD40, produit miracle s’il en est.

Ca couine moins mais bon, la graisse c’est mieux. Ça devient une obsession : il nous en faut ! Nous allons faire quatre boutiques avant de trouver un pot de graisse, les premiers renvoyant sur les suivants. Une fois notre Graal trouvé, nous rejoignons le camping : il est super sympa, avec la mer sur un côté et une rivière d’un autre. Nous manquons de peu d’assister à un magnifique coucher de soleil, ( attention : image romantique qui peut déstabiliser les personnes sensibles) mais nous voyons le ciel à l’horizon hésitant entre l’orange et le bleu, l’ouïe enchantée du bruit du vent qui se mêle au ressac des vagues qui viennent mourir à nos pieds, nous, assis face à la mer sur une pierre… « -Présent ! » Ah ça suffit maintenant !


A la prossima volta !

 

 

 

 


Etape 24 , mercoledi 20 settembre

Finale di Pollino - Capo di Milazzo

Une étape de rouleurs avec de l’autoroute et aussi un peu de grimpette. 146 km effectués, de belles choses vues et le comodo qui fait des siennes.

Dans la nuit, il y a eu du vent, nous avons dû défaire l’auvent. Nous avions peur que le vent ne pousse trop sur le hayon et abime par là-même les charnières que l’on sait fragiles.

On part par l’autoroute vers Tindari sur le coup de 11 heures et quart. Très vite je m’aperçois que le comodo continue de mal fonctionner. Mais là, comme il y a beaucoup de tunnels dont des longs de 2 ou 3 kilomètres très mal éclairés c’est plus embêtant. En fait ça me stresse bien : il faut maintenir le levier du comodo pour que les feux fonctionnent, enfin pas toujours, de temps en temps… Bon nous sortons à Patti. Arrêt courses au Conad et grimpette jusqu’à Tindari. Arrêt au parking obligatoire – gratuit- et montée au site par bus – payant-. Vue magnifique sur la mer tyrrhénienne.

Tindari, anciennement Tyndaris, est un site archéologique avec des ruines en excellent état ce qui est bien paradoxal, vous avouerez. 


C’est aussi un sanctuaire et un lieu de pèlerinage avec une église récente. Et puis surtout, il y a le théâtre. Il n’a plus de mur de fond de scène mais les gradins sont en partie conservés et en partie recréés. Il y avait 3000 places à l’époque. Spectateur, on a vue sur la mer au loin… La scène est grande et j’en profite pour faire la tirade de Pyrrhus de l’acte II dans « Andromaque ». Ça donne bien, même avec une seule spectatrice.


En revenant vars le sanctuaire nous passons devant les marchands du temple et achetons des souvenirs.

Puis nous redescendons au parking pour manger au cul de l’Espace. Pendant que Monique, en bonne ménagère, prépare le repas - excellent il faut le dire-, je fais mon travail de mâle en essayant de réparer la voiture. Démontage du volant, puis du comodo. Aspersion avec la sainte bombe contact, remontage, essayage ... et M … c’est pareil ! … Bon on mange et on repart. Effectivement, c’est encore moins bien qu’avant question comodo….Bon, comme on roule en journée, ça va le faire quand même.

Nous arrivons au Capo de Milazzo. Un vrai doigt de 6 kilomètres dans la mer. Superbe paysage avec d’un côté les montagnes et l’Etna perdu dans les nuages, et de l’autre les iles Eoliennes.


La mer est forte et les vagues viennent se briser sur les rochers. Les nuages laissent tomber la pluie sur la mer… on se croirait en Bretagne si il n’y avait les copains de Monique : les figuiers de Barbarie.

Le soleil se couche, nous allons au camping. Celui que nous visions est fermé, nous prenons l’entrée de son voisin. Ce soir, c’est sccrable (Monique gagne 437 à 371- et puis dodo sans l’auvent because le vent.

Et demain on dira au revoir à la Sicile.

Ciao !!

 

 


Etape 22 et day-off 23, lunedi 18 e martedi 19 settembre

Isola delle Femmine – Finale di Pollino

Une étape de transition bien pépère et un jour de repos au camping : marre des visites ! 130 km de plus au compteur.

On se lève tranquillement lundi matin pour être prêts à partir sur le coup de 11h00. Le camping, très propre et bien géré - nous avons reçu une vraie formation pour visiter Palerme – est très organisé. Beaucoup d’allemands sont là, mais nous retrouvons aussi beaucoup de français. Vers 10h15 pourtant, des cris nous ont surpris. Un employé hurlait après quelqu’un et la gérante, visiblement en colère criait plus fort pour lui dire de se calmer… Ah, les siciliennes, des démons ! En fait lorsque je vais dire au revoir et payer, la gérante reçoit un coup de téléphone (là encore c’est une expression : personne ne l’a frappée avec le combiné…) en français. Je comprends qu’il s’agit d’un responsable de groupe qui vient aux nouvelles : la gérante explique qu’elle ne veut pas d’un camping-car et ses occupants sur son terrain. Arrivé tôt ce matin, un campeur a d’abord souhaité des infos pour aller visiter Palerme et exigeait une carte. Comme elle l’a fait pour nous, elle lui a dit qu’elle verrait cela avec lui après qu’il se soit placé et qu’en l’occurrence, ses petits camarades soient arrivés. Comme pour nous aussi elle lui a dit que certains emplacements n’étaient pas disponibles… Bon, le gars rentre et finalement s’installe sur un emplacement pourtant fermé avec de la rubalise. Un premier employé lui fait remarquer qu’il ne peut rester là, mais le gars n’en a que faire. Du coup intervention de la gérante qui rappelle la règle et se fait traiter de «  emmerdeuse ». Ca n’a pas traîné : évacuation du camping cariste qui attendait sur le parking comme nous partions. Y a vraiment des chieurs. La gérante était toute retournée. Avec un autre campeur, nous avons témoigné auprès du responsable du groupe au téléphone que l’accueil était nickel… cette petite fable pour nous rappeler que même en vacances, quand on est con on est con ! Et que certains aiment vraiment se faire ch…

Bref, nous voilà partis vers l’est. Nous traversons les faubourgs extérieurs de Palerme par l’autoroute. Une particularité : des entrées et sorties encore plus courtes que la normale : il faut vraiment regarder partout. Tiens, une station-service Agip avec le super pas trop cher : 1€51 le litre. Allez on s’arrête. Je sors vite de la voiture pour bien demander si je peux payer avec ma MasterCard. Les deux charmantes jeunes femmes aux tenues de pompistes bien ajustées se regardent puis me disent que oui c’est possible mais que sur leur rampe de pompes, ce sont elles qui servent et que par conséquent c’est plus cher : 1€71 ! Waooh, it’s very expensive ! fais-je de mon plus bel accent anglais. Elles me disent, toujours avec le sourire, qu’alors je dois aller sur la rampe la plus éloignée de la route en self-service pour avoir le prix annoncé en grand sur le panneau d’entrée de station. Et elles m’invitent à faire marche arrière. Elles font même la circulation. Sur la rampe self-service, finalement, un pompiste, beaucoup moins accort me fait signe de me diriger vers la première pompe et là il me sert en disant que ce sera le bon prix. Effectivement, je paie 1€51 le litre avec ma MasterCard. Donc on résume : il y a deux jolies filles en tee-shirt qui servent les clients sur la rampe la plus proche de la route et qui rajoutent 20 centimes de sourire par litre, et deux mecs sur la deuxième rampe où il n’y a personne et qui donc font le « self-service » au prix de base. C’est fort comme technique de vente ! Et ça marche.

Nous empruntons l’autoroute jusqu’à Cefalù, cité balnéaire au pied d’un rocher. On nous a prévenu que la circulation était difficile, mais nous souhaitons tout de même voir le port qui semble plus abordable… au bout de dix minutes de sur place et d’une tentative de raccourci foireuse, on décide de lâcher l’affaire. Une demi-heure de voiture pour une visite de 10mn, c’est pas rentable comme dirait un contrôleur de gestion. Et on commence à être blasés : à force de voir de belles choses, on ne veut plus que du top, alors dès que l’on est sur de la catégorie juste en dessous, on arrête à la moindre contrariété… Blasés on vous dit !

Quelques courses au Conad –cher- du coin et direction le camping.

A Finale di Pollino, le camping village international Rais Gerbi a de l’allure. Encore plus propre que celui d’Isola delle Femmine et surtout plus grand. Un accès direct à la plage de galets, une piscine surplombant la plage, un restaurant de qualité, l’inévitable supermarket : c’est le top. Wifi impeccable gratuit par-dessus le marché. Il y a des petites maisons en forme d’igloos et des mobil-homes : ça c’est le village, des emplacements XXL pour les camping-cars et notre Espace, et les tentes sont montées sur des terrains en espaliers, directement face à la mer… Vraiment de l’hôtellerie de pein-air… et comme nous sommes très peu nombreux, on se sent VIP : la classe , quoi…


C’est pourquoi, nous nous sommes dit que l’on ferait bien une halte de deux jours, histoire de faire un peu de ménage, de prendre du temps, de profiter de la piscine, du restaurant, tout ça…

Du coup, l’excursion qui était initialement programmée à Enna, dans le centre de l’ile est annulée, et c’est pas plus mal pour l’Espace que l’on essaye de ménager. Tiens d’ailleurs, le comodo refait des siennes…


Alors voilà, on s’est regardé un film, on a bouquiné…

Les vacances quoi !

Ciao !

 

 

 


Etape 21, la domenica 17 settembre

Isola delle Femmine - Isola delle Femmine

Pas de route pour l’Espace aujourd’hui. Nous sommes allés visiter Palerme en bus.

Après une bonne nuit dans un camping très organisé et propre nous partons à pied vers la ville d’Isola Delle Femmine afin de prendre un bus pour Palerme. Normalement, c’est un train mais la voie est en chantier jusqu’à la fin de l’année : il y a donc un service de bus de substitution. Nous devons auparavant prendre les billets, en vente dans un tabac. Mais c’est dimanche, et le tabac fait aussi loto et tout un autre tas de jeux : bref, c’est la queue… et l’heure tourne ! Il fait chaud et je suis carrément en sueur dans le bureau. Finalement, on fait signe que l’on est à la bourre et la caissière nous fait passer devant d’autres clients. Ouf ! Mais on a eu chaud. Ensuite on se rend à l’arrêt de bus au pas de charge. Le bus à l’heure, c’est à souligner. Il s’agit en fait d’un car affrété par Trenitalia. Nous sommes peu nombreux car il est déjà 10h50 et les plus courageux ont pris celui de 9h20… Le chauffeur, lui à l’air pressé : conduite nerveuse, coups de klaxon… Nous empruntons l’autoroute, des boulevards intérieurs, traversons des zones d’immeubles, commerciales… Palerme c’est plus de 600 000 habitants tout de même. Nous arrivons à la gare centrale, à l’abord du centre historique une demi-heure plus tard.

Comme c’est dimanche, certains lieux sont fermés, mais de toute façon, il n’est pas question pour nous de faire plus de quatre visites ; ensuite on sature. Nous allons donc d’abord vers la Palazzo Mirto, en direction du port de plaisance. En chemin, sur la via Roma, une boutique de chaussures attire Monique comme une lampe subitement allumée fait se perdre le papillon en son éclat. C’est les soldes. Après l’essayage de magnifiques escarpins à semelles compensées qui nous font passer pour Adriana Karembeu et Nicolas Sarkozy, mais sont, il faut bien en convenir, peu pratique pour la marche à pied, Monique se décide pour un modèle type sandale de luxe, très chouettes et moins tord-cheville.

Après ce petit off, nous continuons par des ruelles à l’allure très méditerranéennes pour arriver donc via Merlo (sans t, santé !) au Palazzo Mirto, ancien palais privé du 18ième avec mobilier d’époque truffé de marqueterie : on en prend plein la vue, c’est la foire au clinquant, au faste, dans les 38 salles (!!!) que l’on visite.


En sortant, je jette un œil à la cuisine : quel contraste ! Il y a aussi des écuries où comme à Chaumont sur Loire, on peut voir que les appartements des chevaux valaient plus que ceux des domestiques…


Il est 13 heures et c’est la pause. Nous sortons donc et prenons le chemin du port quand sans prévenir, Piazza Marina, une apparition merveilleuse fait s’agenouiller Monique qui entre en transe en priant ! Bon j’exagère un peu : on tombe en fait sur une brocante vide-grenier. Nous faisons le tour des stands, dont beaucoup sont tenus par des russophones avec du matériel de là-bas. Un vrai Ikéa stalinien. Bref Monique trouve de minuscules mèches en métal, une paire de ciseaux de précision… et aussi d’autres colifichets…Mais les russes ne sont pas faciles en affaire ! Les négociations tournent court… tant pis !

Toujours est-il que c’est quand même la première fois que l’on fait 4 000 km pour un vide –grenier ! Monique quelques fois, elle exagère.

Je tire sur la laisse pour arriver au port de plaisance puis nous bifurquons pour rejoindre le grand théâtre. Comme il nous prend une envie de nous restaurer, nous nous asseyons à une terrasse Piazza San Domenico, qui comme vous l’imaginez abrite aussi l’église du même nom. Nous commandons nos bières et une salade au poulet pour moi, des lasagnes pour Monique, qui souhaite aussi de la salade avec. Mais elle se fait mal comprendre et la serveuse est visiblement ailleurs. Quelques minutes plus tard, on nous sert les bières et les lasagnes, mais sans salade… ni couverts. On en apporte parce que je ne sais pas si vous avez déjà essayé de manger des lasagnes avec les doigts, mais ça doit pas être du gâteau (encore une fois c’est une image, vous savez bien que les lasagnes sont de pâtes et non une pâte, mais je m’égare). Et voilà que mon syndrome du pas-servi revient : Monique a fini ses lasagnes et je ne suis toujours pas servi. On nous dit que ça vient et voilà qu’au bout de 40 mn après la commande arrive une assiette avec de la salade verte (celle qui devait accompagner les lasagnes et que nous refusons pour le coup) et ma salade constituée d’une tomate coupée en rondelle, une poignée de grains de maïs, de la salade verte coupée et à peu près 150 grammes de morceaux de poulet. Aucune sauce, et pas de couvert. Bon je commence à manger ma salade avec les doigts et finalement je me sers dans le tiroir de la table de service derrière moi et prend une fourchette. Le refus de la salade a dû activer une réaction et un serveur vient s’enquérir si j’ai besoin de sauce… Bon, ils sont complétement désorganisés. Pour la boisson et les glaces ça va, mais pour la restauration, il y a un problème. Evidemment on ne prend pas de dessert et on va voir ailleurs après tout de même avoir payé 27 euros. Vous éviterez donc le Bar gelateria Luchese lors de votre prochaine visite à Palerme.

Quelques rues plus loin nous voilà devant le Teatro Massimo pour une visite guidée du plus grand théâtre classique d’Italie (Troisième en Europe après le Palais Garnier et l’Opéra de Vienne).


1300 places dont 400 au parterre, 5 niveaux de galerie et une scène de 30 mètres de mur à mur, 50 de profondeur et une cage de 70 m de haut. C’est pas mal.


Construit au 19ième il a longtemps été inoccupé après la deuxième GM avant de servir de décor pour le Parrain 3 et d’être rouvert il y a vingt ans. Programmation d’opéras et de concerts de niveau mondial. D’ailleurs se préparait « Un songe d’une nuit d’été » avec captation par la RAI…

Pas aussi bien que le Théâtre des Ursulines, mais pas mal. (*)

Nous avons poursuivi en descendant la via Maqueda et avons dépassé les Quattro Canti (fontaines imposantes) avant d’arriver Piazza Pretoria où se trouve une autre fontaine monumentale.


On commence a fatiguer, on fait une pause puis je vais visiter une expo sur des photos de presse. Très fort et pas franchement drôle, beaucoup de sujets ayant trait à la Syrie, aux migrants… mais il y a quand même des choses plus légères et même planantes !


Pendant ce temps, Monique est allée tout à côté Piazza Bellini visiter l’Eglise Sainte Catherine, vierge et martyre. Oui, y en a qui n’ont pas de chance…

Avec tout cela , il est temps de repartir et on rentre en bus, dans un voyage plus doux qu’à l’aller mais dans un car bien rempli, on se prend des parts de pizza une Moretti et la vie est belle !

(*) Si on ne peut plus être de mauvaise foi…

 

 


Etape 20 , sabbato 16 settembre

Marsala- Isola delle Femmine

Nous sommes arrivés au plus loin du voyage, à la pointe ouest de l’ile. Un peu de Sicile profonde aujourd’hui, au coeur de Cosa Nostra. En faisant 176 km, nous avons dépassé le cap des 4 000 depuis notre départ.

Nous sortons du camping à 11h00, direction la plage indiquée par le gérant. Bof… il faut aussi trouver l’entrée, ridiculement petite, bien supplantée par celle de la plage privée-bar-restaurant sise à côté. En fait c’est une plage un peu particulière puisque d’une part elle est abrupte. J’entends par là qu’il y a comme une marche entre le sable et l’eau et surtout, le sable justement est recouvert de roseaux, ou du moins de leurs restes. Perso je ne trouve pas cela très ragoutant… On ne s’attarde pas et on file le long de la mer sans entrer vraiment dans la ville. On la dépasse ainsi et découvrons des salines avec de jolis moulins à vent – qui ne tournent pas aujourd’hui car il y a vraiment trop de vent. 


Photos, souvenirs et c’est reparti. En cherchant une plage au sable rose que jamais, comme David Vincent, nous ne trouverons, nous rencontrons à la place une nuée de kite-surfers et une poignée de véliplanchistes. Comme partout, les plages sont jonchées de détritus.

Il y a aussi une ile en face assez proche pour s’y rendre à pied : une sorte de mix entre le passage du Gois et la Baie du Mont St-Michel, mais alors riquiqui. Enfin, le passage fait bien 300m. On hésite trois secondes à y aller et devant mon enthousiasme, on décide qu’on n’a pas le temps ! En voiture !

Après plusieurs tentatives dans des chemins improbables, toutes vouées à l’échec, on laisse tomber notre plage rose et en avant pour Salemi.

Nous pique-niquons entre la route et un champ d’olivier, en pleine sierra. Il y a peu de trafic et on nous klaxonne pour nous dire bonjour. Et puis un couple de cyclos passe –on double ainsi l’effectif croisé dans l’ile- et un autre, âgé, mais sans sacoches, survient dans l’autre sens. Et surprise, il ne pédale pas les jambes écartées !

Après cet intermède plein de frugalité nous reprenons la route, laquelle alterne le billard et les nids de poules ou autres déformations, quand elle ne se transforme pas brièvement en chemin de terre : la vigilance s’impose et surtout le rythme est bien bas. Depuis ce matin, la moyenne doit se située dans les 35 km/h. Mais nous sommes vraiment dans la sierra. Les champs sont cultivés mais il n’y a pas âme qui vive et les maisons sont presque toutes abandonnées. Nous suivons des camions et tout à coup, après avoir contourné une colline, nous nous retrouvons sur un autre monticule mais hybride : bienvenue chez Séché méthode sicilienne, et oserais-je dire, méthode Palermitaine de l’ombre. Des camions bennes à ordures patientent sur la route tandis que des tractopelles enfouissent, ou tentent de le faire, des détritus dans une espèce d’énorme terril. On ne distingue plus le naturel du bordel.. et bien sûr, la colline est en plein vent – comme une certaine déchetterie du sud-mayenne- et des détritus et autres sacs plastiques sont ventilés partout aux alentours… Ah, ce n’est pas bien propret comme à Changé ! L’odeur est à l’avenant et nous passons à quelques mètres. Bref ça sent la mafia à plein nez !

Un peu plus loin, nous découvrons aussi des champs d’éoliennes : il y en a des tas !

Et enfin nous arrivons à Salemi, petite ville de 10 000 habitants, posée sur un rocher. Il y a un château et de nombreuses églises ( on en comptait plus de 40 mais nombre d’entre elles ont été détruites lors d’un tremblement de terre en 1968. Mais surtout il y a un musée que nous souhaitons visiter.

Lorsque nous arrivons en ville, le centre a l’air désert. Il y a peu de monde et on commande notre bière tranquille. Nous allons donc vers le musée, par de belles rues pavées au pourcentage imposant. On passe devant le château et les ruines d’une église : un podium est monté t on finit d’installer les ponts pour les projos et la sono…

Le musée a trois sections. Comme nous sommes visiblement les premiers visiteurs de l’après-midi ( ouverture à 16h) on nous guide. Première partie donc, l’art sacré. Le musée est situé dans un ancien collège jésuite et recueille toutes les statues, fresques, tableaux des autres monuments religieux de la ville détruits par les tremblements de terre. Il y a de belles choses, et notamment une vierge noire.

Seconde partie : l’archéologie. On retrouve des objets provenant des nombreuses campagnes de fouilles effectuées dans la ville et aux alentours proches. De la poterie de 13 à 10 siècles avant JC, des bijoux d’il y a 6 siècles et notamment une boucle d’oreille en or magnifique.

Et enfin, la troisième partie, la plus intéressante, sur l’histoire de la Mafia. En fait, on se met en bouche en entrant successivement dans une dizaine de cabines dans lesquelles on trouve une vidéo, des photos ou autres – il y a un macchabé – sur un thème particulier. C’est très parlant et généralement drôle et décalé. On finit même au parloir !


Ensuite il y a toute une fresque avec des articles de journaux sur l’histoire de la Mafia depuis la fin du XIXième siècle à aujourd’hui. Le fil rouge est tenu par les journalistes qui ont enquêté et qui bien souvent y ont laissé leur peau. 


Nous avons droit aussi à un couloir brut de béton avec encore un corps pris dans la masse, à propos des actions immobilières de la Mafia.


Il y a aussi un film d’artistes sur les éoliennes qui entourent la ville et dont on sait que Cosa Nostra a favorisé l’emplacement… Oui, ils font aussi dans l’écolo : business is business.

Bref on sort de là en ayant des images mais sans vraiment avoir appris grand-chose : il faudrait y rester toute une journée pour lire les journaux. Chapeau toutefois à la municipalité d’avoir créé cet ilot de résistance au milieu d’une région qui reste sous forte influence de la Mafia. Comme on dit : c’est couillu.

Nous repartons pourtant sans tarder pour ne pas arriver trop tard au camping : direction Palerme et précisément Isola Delle Femmine. Bon, les données sont ingurgitées par Môssieur Garmin, lequel a toujours en tête de nous faire prendre une route « économique ». Donc pas d’autoroute, même gratuite. Dès le début, on désobéit en suivant la direction de l’A29… Au départ, Garmin nous prédit une arrivée à 19h45, mais à force de prendre l’autoroute (qu’il nous demandera de quitter jusqu’à même pas 10 km de l’arrivée) l’heure d’arrivée baisse et nous arrivons finalement à 19h10 ! Merci la carte IGN. Entre temps les feux de croisement se remettent à s’éteindre à l’insu de mon plein gré. « On verra cela tout à l’heure. »

Nous nous garons avant la barrière, passage au bureau, « Allez-y » et là pas moyen de démarrer. Pas comme hier où il n’y avait rien, là le démarreur fonctionne, il y a de la batterie. Alors ? On pense aux bougies, à l’alternateur… et puis il me semble qu’il y a quelque chose qui manque. Je réessaye.. reuh reuh reuh reuh Bon sang mais c’est bien sûr ! Je n’entends pas le « Wouiiiizzzzz » de la pompe à essence. Elle est située au bord extérieur droit du châssis, entre les portes avant et arrière. Je me glisse dessous, je noie l’alimentation que je découvre avec de la bombe contact. Monique met le contact et le moteur démarre ! Ouf ! J’espère que ce n’est que cela, mais je suis loin d’en être certain : l’avenir nous l’apprendra. Oui, les voyages ça aide aussi à devenir philosophe, tendance stoïcisme.

Allora, a domani !



 

 

 

Etape 19 , venerdi 15 settembre

Seccagrande - Marsala

Un programme concocté hier soir qui s’est révélé extra : Mazara Del Vallo est notre coup de cœur de la semaine. 101 km, l’Espace vient de passer les 442 000 à son compteur général.

Nous partons du camping à 10h30 et on démarre voir la mer que l’on a n’a pas vu la veille. Trempette des pieds de Monique. Elle est bonne ? Un peu fraiche. Bon, on y va, contact… et rien. Mais rien du tout ! Pourtant l’horloge du tableau de bord fonctionne. Je me demande si le Neiman n’est pas mort quand Monique, plus pragmatique pense que c’est un problème de batterie. Ouverture du capot, vérification… en effet il a un peu de mou au branchement de la cosse de masse. Je resserre. Essais. Ça démarre ! Ouf ! En fait je pense qu’il y a un trop plein dans le circuit de direction assisté, et le produit, graisseux, s’est répandu sur la cosse et cela a dû contribuer à la desserrer. Bon l’important c’est que l’on repart, direction l’ouest.

En route vers Mazara, on rencontre des cyclos bien chargés (enfin les vélos, on ne sait pas pour eux on n’a pas fait de contrôle alcootest): un couple plutôt jeune. Ce sont les premiers que l’on voit en Sicile et même depuis Ravenne … Il y a bien des panneaux sur la nationale qui annoncent de temps en temps qu’il peut y avoir des cyclotouristes, mais c’est comme les panneaux avec les cerfs : pour les voir c’est pas évident. D’ailleurs, même en ville on voit très peu de cyclistes. Les plus représentés sont en général du genre masculin, sont montés sur des vélos quelquefois improbables avec la selle toujours au minimum et pédalent les jambes écartées. Des sortes de Joop Zoetemelk avec les deux jambes à l’extérieur (Ah, il faut de la culture cyclistes des années 70 pour se faire une idée… je vous laisse à Wikipédia). L’autre groupe qui s’adonne aux joies de la petite reine est également du genre masculin, mais Noir, avec une selle à la bonne hauteur et se tenant bien droit. Ce ne sont sans doute pas tous des migrants, mais au moins ils ont de l’allure. Et certainement pas les moyens de se payer une voiture… Enfin sur les pentes de l’Etna, nous avons dépassé un groupe d’une quinzaine de cyclos en tenue et pas tous jeunes. Et c’est tout pour les vélos, du moins en septembre et jusqu’à maintenant. Amis cyclos vous voilà prévenus. Fin de la parenthèse à pédales.

En arrivant à Mazara, nous recherchons avec l’aide de Môssieur Garmin un parking dont nous avons l’adresse. Malheureusement, le plan de circulation a dû récemment changer (je vois des pancartes neuves de sens unique) et Garmin ne comprend pas que l’on n’aille pas à gauche, mais c’est parce qu’il ne voit pas le sens interdit : il ne faut pas tout lui mettre sur le dos non plus. On finit en mixant plan, GPS et instinct et on y arrive. Le parking municipal est presque désert, mais la voiture sera gardée et à l’ombre.

Mazara est une cité dont le centre historique n’est pas très grand, du genre 600m par 600. Elle ressemble à une ville comme Château-Gontier mais a plus de 50 000 habitants. Située au bord de la mer, une longue plage flanquée d’un boulevard la borde mais on y trouve aussi un port avec chantier naval et bateaux de pêche.


Premier point de visite, l’église San Francesco. En y allant nous rencontrons un Espace Génération 3 avec une galerie maison. Depuis le début du voyage en Italie, nous n’avons toujours pas vu d’Espace de notre génération. Nous arrivons devant l’église qui ne paie pas de mine et dont la façade est extrêmement sobre. Sa construction, débutée au 11ème siècle et refondée au 17ième, s’est figée au 18ième. La porte est ouverte et il y a des bénévoles qui nous invitent à rentrer : on y va et … Wahoooo ! P…. ! LA claque. Ça pour du baroque, c’est du baroque !

Un plafond de nef entièrement peint, des murs couverts de statues et reliefs et des tentures en stucs, le tout avec dorures que je vous raconte pas ! D’ailleurs c’est pas racontable, il faut le voir pour le croire. Seul le chœur est – étonnamment - sobre avec une voute monochrome. On se fait la réflexion que cela donne vraiment envie d’aller à la messe : pour chaque office tu n’as le temps que de te raconter une histoire un choisissant un ou deux mètres carrés… et il y a de tout, et des seins -oui c’est la bonne orthographe- sur tous les murs et des zizis… quand on pense que des crétins ont empêché une œuvre en Anjou par ce qu’il y avait une représentation symbolique d’un sein, on les imagine ici crier au Démon…


Mais ce n’est pas terminé, il y a aussi une crypte avec plusieurs salles mais qui sont, elles, totalement sobre, même si on devine d’anciennes fresques. En sortant, un monsieur nous invite à aller juste à côté où il expose les maquettes de toutes les églises de la ville. Impressionnant. On laisse notre écot et on s’éloigne des étoiles plein les yeux.

Comme il est une heure et que tout est fermé, nous allons par les ruelles et autres rues pavées vers la mer histoire de boire un coup. Finalement nous mangeons face à la mer des bruschettas accompagnées d’un verre de Prosceco. Un délice. Le dessert est à l’avenant et en partant nous traversons le boulevard pour aller sur la plage. C’est du sable blond. Je vais faire un tour pour voir s’il n’y aurait pas, par hasard, un peu de verroterie et là je hèle ma bien aimée en agitant frénétiquement les bras. Arrivée près de moi, l’artiste comprend et son visage, déjà naturellement rayonnant s’illumine (Non, je n’ai rien à me faire pardonner… mauvaise langue !). Car oui à nos pieds un Eldorado s’étend le long du rivage. Des verres, blancs, verts émeraudes, bruns éclatants, bleus même sont là et nous tendent les bras (enfin c’est une expression bien sûr) Comme le Prosceco fait encore son effet, nous sommes proche du Nirvana.

Et nous commençons à pécher les bouts de verres et les morceaux de céramiques pour, dans l’ordre, les volubiles et les dalles de jardins. ( Haaaaa, nous tendent les BRAS ! C’est excellent - Non c’est trop tard !) Nous allons ainsi en ramasser un sac entier sans se rendre compte que l’on y passe une heure. Et surtout que le sac pèse son poids. Nous décidons de rentrer au parking tout en finissant de visiter les points chauds de la ville. Et d’abord le théâtre à l’italienne, grand comme celui de La Flèche : une bonbonnière très sympa dont la machinerie est réduite au minimum. Mais c’est un bijou quand même.

Ensuite nous allons vers la cathédrale, mais il y a un mariage qui se prépare et notre visite est donc réduite au coup d’œil. C’est baroque là aussi, mais plus sobre.

Et on continue, toujours chargés de notre trésor, nous allons vers une autre église, mais elle est fermée. Alors on rentre au parking… et nous allons sur celui de la plage pour finir notre pêche.

Il y en a tellement que l’on finit par délaisser des objets qu’en d’autres lieux nous aurions honoré avec ferveur… mais là, il faudrait y rester une semaine et surtout ça prend de la place ces c..neries là !

Finalement nous quittons Mazara la joie au cœur et voguons (c’est aussi une expression, l’Espace n’est pas amphibie) vers notre camping près de Marsala…

Ce soir les capellinis au pesto ont encore plus que d’habitude un goût de félicité…

Ciao tutti !




 

Etape 18 , giovedi 14 settembre

Falconara - Seccagrande

On reste au bord de la Méditerranée en faisant un tour à Agrigento, visiter la Vallée des Temples. 105 km, même pas deux heures de conduite : un programme light qui nous a fait du bien.

On se lève assez tôt pour anticiper sur la chaleur à venir. La voiture est humide : une brume venue de la mer s’est posée là un moment. Avant de partir je descends à la plage : 5 m de profondeur dont 2 souillés. C’est à l’image du camping : pas terrible. Je tente de remettre de l’ordre dans les fils du comodo et on part.

Nous contournons Licata et sur notre gauche nous revoyons des collines arides sur lesquelles on attend l’arrivée d’une tribu d’Apaches sur le chemin de la guerre. Mais bon, c’est les soldes, il y a une grosse promotion sur le calumet et donc on en restera là sur nos rêves en technicolor avec John Wayne et Sitting Bull.

Lorsqu’apparaît Agrigento et surtout la colline où se trouvent les temples et leurs restes que nous sommes venus admirer, on fait : Ooooooh ! Allez- y, faites-le aussi : Oooooh, c’est beauuuuu. Et oui on distingue des temples sur la crête – et en Sicile aussi, (jeu de mots niveau moins 3) et ça en jette.

Nous trouvons vite le parking et habillons l’Espace de sa belle combinaison brillante pour qu’elle n’ait pas trop chaud – et surtout qu’on ne rentre pas dans un four.

Passage au portique de sécurité, Leatherman dans le sac, prise des billets et c’est parti. Dès le premier temple, celui de Junon, on fait chauffer les appareils photos des portables… Bon je ne vais pas tous les citer mais la ville date du cinquième siècle avant l’ami JC, et elle a été conquise, reprise, etc, etc… et que maintenant elle est, devinez quoi ? : paaaaatrimoine mondial de l’Unescooooo !!!

Ce qui étonne, ce sont les pierres, énormes, et on imagine les esclaves qu’il fallait pour monter tout cela… alors que maintenant avec une grue et deux Manitou, on te fait le sacré chantier avec des esclaves syndiqués en même pas deux ans.


On voit aussi qu’il y avait des choses très contemporaines, comme ces proto-colonnes de Buren :

Nous allons ainsi déambuler plus de 2h15 sous le soleil en arpentant les deux kilomètres de long de la colline en tous sens. Le plus dur c’est que pour revenir vers le parking, ça monte.

En chemin Monique retrouve ses copains , les figuiers de Barbarie…

De retour à la voiture, on en profite pour pique-niquer alors qu’elle est à l’ombre. J’en profite aussi pour aller me soulager aux toilettes adjacentes. Et là, c’est les « Sopranos » : des mecs sont assis sur des chaises devant les toilettes et ramassent la monnaie dont il faut aussi s’alléger (50cts) tout en consultant leur portable. Et en plus ils « gèrent » la caisse du parking et sa sortie, mais seulement de temps en temps… Bon, j’ai pas vu Tony, mais par contre sur le parc il y avait une famille italo-américaine qui cadrait pile poil avec les « héros » du New-Jersey.

On s’arrache et nous allons vers notre camping du soir. Là on comprend ce que veut dire le Routard quand il parle de Sicile Africaine. C’est organisé, si on veut, mais ça dépend… En fait la piscine est verdâtre, les sanitaires en partie fermés. L’accueil est par contre épatant mais rien ne se fait d’emblée : il faut toujours aller chercher une clé, un papier…

Et puis on décide de descendre à la mer : c’est loin, on se paume et finalement on rebrousse chemin sous les aboiements des molosses qui gardent les maisons.

On prend une douche, superbe. C’est la meilleure depuis le début du voyage – mais il faut aller chercher une clé…. Et ce soir, on se commande une pizza pour accompagner notre bonne bouteille de Peroni. La vita è bella !

Ciao

 

 

 



Etape 17 , mercoledi 13 settembre

Avola - Falconara

Une journée qui commence cool et qui va se durcir en raison de la chaleur et de la route empruntée. 159 km, 3h45 de conduite : un gros coup de fatigue ce soir, mais on est au bord de la Méditerranée…

On se lève tard – 9h00- car nous avons bataillé avec des moustiques cette nuit. Et puis il faisait chaud, donc un sommeil pas terrible…

Direction Modica, ville de 55 000 habitants qui se répand sur des collines autour d’une cuvette. En y allant nous traversons une longue plaine stoppée par une sorte de sierra sèche parsemée d’arbustes : on se croirait dans un film de Sergio Léone et nous nous attendons à croiser Tucco ou Blondin, mais hélas personne, pas même Terrence Hill.


Nous nous garons dans le haut de la vieille ville et visitons ce que nous croyons être la cathédrale. Perdu ! C’est l’église San Giovanni, baroque et avec un chemin de croix qui, sans être rigolo, est très démonstratif.


Nous descendons alors par de petites ruelles où l’on peut facilement se perdre et arrivons à San Giorgio. Ça c’est du Duomo baroque, Madame. Les ors débordent de partout, le plafond est magnifique… que dire ? Disons que la Trinité à Château-Gontier ne fait pas montre d’autant d’étalage de richesses…


Nous sommes venus aussi pour être présents à 13h00, midi heure du soleil car un point lumineux indique l’heure exacte à midi sur un repère astronomique. Nous filmons l’instant avec beaucoup de solennité alors que finalement c’est juste une tâche… mais bon, ça a toujours quelque chose d’émouvant… Ha, il nous en faut peu : c’est ça la magie des voyages.


Mais trêve de réflexions philosophiques, il faut remonter pour retrouver la voiture : je m’y emploie sans – trop - me perdre et récupère Monique qui a préféré montrer ses charmes dans la rue derrière le Duomo en m’attendant : y a plus de morale, j’vous le dis. En plus elle n’a rien rapporté : c’est pas comme ça qu’on va pouvoir se payer le resto !

Direction Scicli, qui n’a rien à voir avec des extincteurs – d’autant que l’on prononce CHICLI- mais qui comme Modica est inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco. C’est à 15 kilomètres. On y est vite après un passage par un supermarket Penny pour faire quelques courses.

C’est une ville baroque à n’en pas douter avec des palais étonnants et qui paraissent énormes alors qu’ils sont à l’image de la ville, de taille modeste (22 000 habitants : un village en Italie). C’est-à-dire qu’ils n’ont qu’un ou deux étages alors que l’on est habitué à 3 ou 4 dans des villes plus grandes. Mais la proportion est parfaite et surtout on trouve des personnages sculptés un peu partout dans la pierre.


Nous mangeons dans un bar branché. Il y a un kiosque à musique mais sans toit, circulaire devant la mairie. Et nous déambulons un peu dans les petites rues avant de visiter une dernière église près de laquelle nous avons laissé l’Espace.

Lorsque nous arrivons des gens font la circulation : en fait c’est la sortie d’une messe d’enterrement. Il y a foule. Le corbillard Mercedes Classe E carrossé par Pilota est magnifique. Et spacieux. Il faudra y songer lorsque l’Espace sera à la retraite. Pour faire du camping ce serait le top. D’autant qu’en plus, aller au cimetière dans sa propre voiture, c’est classe. Nous n’osons pas prendre de photos : c’est bien de rigoler mais un peu de respect : il y a tout de même un mort par ici, m… !

En fait le corbillard roule devant quatre porteurs qui emmènent le cercueil sur leurs épaules, et pourtant le cimetière est loin ! La foule suit… nous en profitons pour aller visiter l’église et en sortant, comble de malheur, deux personnes sont à terre. Ont-elles été accidentées, sont-ce des malaises ? L’ambulance ne tarde pas à arriver ainsi que la police pour faire la circulation. Car en attendant, nous, nous sommes bloqués.

Au bout d’un moment, tout se régule et nous partons vers notre camping situé à 85 km. Il nous faudra 2h30 pour y parvenir. Môssieur Garmin nous emmène par des routes qui ne servent plus qu’aux tracteurs avec de véritables nids d’éléphant (oui on arrive en Sicile Africaine) entre deux rangées de roseaux ou bien des camions ou encore un bel embouteillage à Gela (76 00 hab.) qui n’a pas de rocade… Le long de la route, nous voyons aussi des hectares de serres : c’est une mer de plastique.

Lorsque nous arrivons au camping, on est claqué. En plus les feux de croisement redéconnent… et le camping est à l’opposé de celui de la veille : minimaliste et sale… et le wifi n’est qu’au bar et bien sûr payant…

C’est pas tous les jours simple d’être en vacances ! ;-)

Ciao !

 

Photos à venir


Etape 16 , martedi 12 settembre

Catania (Ognina) - Avola

Journée de baroudeur sous une chaleur écrasante, à marcher plus qu’à rouler. Et nous avons vu Syracuse. 111 kilomètres de plus au compteur de l’Espace.

Cette nuit, pas de bruit d’explosion, réveil en douceur et départ sur le coup de onze heures moins le quart. D’abord quitter Catane sans trop se planter… on y arrive mais nous sommes dans les bouchons de la rocade… ça klaxonne de partout et il faut être très vigilant entre les scooters qui se faufilent à gauche et les autos qui doublent à droite…

Nous arrivons au bout d’une heure à Syracuse – Siracusa en sicilien- qui ne pèse que 110 000 habitants. Nous allons vers le quartier historique : l’ile d’Ortygie. Après un échec pour trouver une place dans le parking principal officiel, nous nous arrêtons sur un autre parking moins formel où un homme nous fait signe de nous ranger. Nous lui donnons 2 euros et la voiture est ainsi gardée et protégée… C’est simple, pratique et tout le monde y trouve son compte…

Amarré juste à l’entrée de l’île, le Ponant, voilier de croisière de la Compagnie marseillaise du même nom en jette un max.

 

Puis nous allons sur la place du duomo, grande et entourée de palais et donc de la cathédrale. Celle-ci est bâtie sur un ancien temple grec et on aperçoit encore les colonnes dans les murs. C’est grand et c’est beau. Comme la plupart des bâtiments de la ville, elle a en partie été détruite par le tremblement de terre de 1693 et sa façade est devenue baroque. Il y a une messe dans une chapelle alors que les touristes (c’est nous, ça, les touristes) déambulent. L’ambiance est étonnante. J’enregistre. A la sortie, un ado joue de l’accordéon et un groupe d’italiens l’accompagnent en chantant et dansant même un tango lorsque le gars se met à jouer du Piazolla. Chouette scène.


En tous les cas, les commerçants de Syracuse peuvent bien offrir un monument à Henri Salvador, car avec son « J’aimerais tant voir Syracuse… » que l’on a d’ailleurs dans la tête pendant toute la visite, il a amené de nombreux francophones – nous les premiers- à venir visiter la ville. Et de fait, plus qu’ailleurs depuis le début de notre périple italien nous avons entendu parler français. On doit être pas loin des 50% des touristes…

Ensuite nous allons vers la mer et découvrons, au bord même de l’eau une fontaine d’eau douce avec des papyrus. C’est absolument charmant et romantique.

Nous nous abandonnons dans les ruelles, déjeunons, puis retrouvons notre voiture. Le gardien n’est plus là mais nous sommes sûrs d’être observés… Enfin on pourra dire : on y était !

Direction alors l’autre partie de la ville, Néapolis, sur la terre ferme pour visiter le parc archéologique. Bon, on se plante et allons d’abord au musée. Pas grave, on laisse la voiture là et allons à pied au parc situé à 800 m environ. Non loin du musée, un sanctuaire moderne en béton armé de 1953 deviendra à n’en pas douter un lieu emblématique de la ville en raison de son architecture pointue.

Vous avez aimé le théâtre de Taormina, celui de Catane : vous adorerez celui de Syracuse ! Il faut dire qu’il est balèze, et pour cause. Construit au 5ième siècle avant JC, il pouvait accueillir plus de 15 000 spectateurs et parmi ceux-ci, on vit Archimède, Sapho, Platon…Ah ça rigole pas ! En son temps c’était le plus grand du monde grec. Le tyran de l’époque voulait montrer qu’il avait la plus grosse… ville bien sûr !

Ensuite nous allons faire des vocalises dans l’Oreille de Denys, comme tous les touristes… bof. Et enfin je fais le tour de l’amphithéâtre romain, l’un des plus grands de l’époque mais assez délabré et manquant clairement d’entretien, d’ailleurs une partie de la déambulation est fermée. Dommage.

Il fait très chaud et on commence sérieusement à en avoir marre : et oui, c’est ça les vacances : en plus on n’est même pas toujours contents. Attention, hein, Syracuse c’est superbe, mais c’est fatigant ! Alors je retourne chercher l’espace qui m’attend patiemment et je récupère Monique au parc.

Evidemment on se plante de sens et nous découvrons les joies des embouteillages de Syracuse : ça il en parlait pas le père Salvador, tiens !

Direction Avola pour arriver dans un camping étonnant, en terrasse, avec des plantes et arbres exotiques et carrément luxueux. S’il n’y a pas de piscine, la mer est en bas, avec une plage de sable blond, d’où le nom du camping : Sabbiadoro. Mais surtout c’est la première fois que je vois dans un camping des portes automatiques coulissantes pour accéder aux sanitaires. Le wifi est présent partout mais tout cela a un coût. C’est cher, même avec notre carte ACSI, le wifi commence à 5de l’heure (!!!) et les douches chaudes sont à 50 centimes… Pas de wifi donc ce soir, c’est pas parce que nous sommes en Sicile que l’on doit se faire rançonner, m… !

A part ça c’est super et c’est tant mieux comme dirait Vannier. Nous sommes à la moitié de notre voyage déjà, seulement… et avons couvert 3618 km, soit 600 de plus que nos camarades Kris et Michel qui sont arrivés à Istanbul mais à vélo eux… Chapeau bas les amis !

A la prossima volta !

 



Etape 15 , lunedi 11 settembre

Catania (Ognina) - Catania (Ognina)

Un jour off pour l’Espace et une visite de Catane. On l’a joué cool.

Nous nous sommes endormis après un feu d’artifice à minuit et demi passé. Je me réveille dans la nuit – merci d’ailleurs au système d’alerte de mon cerveau- en pensant que ça recommence… boom.. et puis tic, tic, tac… ça vient du toit. M.. ! Il pleut, c’est de l’orage. Et le linge qui est à sécher – draps, serviettes, vêtements : la totale - ! Il est 4h30, je réveille Monique et nous réussissons à sauver le linge de la douche. Ensuite mise en place du poteau central de tente, et l’on se recouche. Mais la pluie devient forte et du côté de ma fenêtre c’est la fuite… bouchage au PQ. Finalement on s’endort malgré le vent et les éclairs.

Du coup on se réveille tard. On grasse-matine même. On prend notre temps pour déjeuner, faire une autre lessive, aérer le matelas et puis il est temps d’aller visiter Catane. Il est déjà une heure.

Nous prenons le bus pour rejoindre le centre-ville à plus de 4 km. Oui, Catane, c’est quand même 350 000 habitants, et le cœur économique de l’ile. Pendant tout le trajet, le chauffeur tape la causette avec un client en tenant son volant d’une main. Et tout ça en surveillant ce qui se passe dans le bus. La conduite est assez nerveuse et pour les personnes debout, il y a lieu d’être bien agrippé à une barre. On sent que c’est comme cela tous les jours… comme le fait que TOUS les arrêts de bus sont squattés par des véhicules en stationnement, parfois en épis voire en double file… Ma, c’est comme ça…

Nous abordons le centre par la Via Etnea en liaison directe avec l’Etna : la ville a été détruite partiellement 7 fois par le volcan situé pourtant à plus de 15 km. Nous faisons une première halte fraicheur car il fait chaud malgré le vent soutenu.


Puis direction le Duomo : il est fermé à cette heure. On va du côté du marché au poisson très réputé : il est fermé aussi, ce qui finalement est tout à fait normal, mais ce n’est pas nos heures…

Alors on va manger dans une cantine prônée par le Routard. On est en pleine heure creuse (il est déjà presque 16h) et nous sommes les derniers à manger les plats du midi. Du coup nous demandons des salades mixtes et du riz. Le gars nous remplit trois assiettes bien copieuses, nous amène deux couverts et c’est parti ! Je ne pourrais pas finir ma salade de riz au thon ! Et Monique a bien du mal à avaler les autres plats et pourtant c’est excellent. Avec la bouteille d‘eau, on s’en tire pour 16 €. Un rapport prix/ qualité/quantité exceptionnel. Mais je pense que le gars voulait se débarrasser des plats : pendant que nous mangions, la vitrine était vidée, nettoyée, et remplie avec des pâtisseries…

Nous décidons d’aller au château médiéval devenu musée. Jadis il était en bord de mer mais l’Etna l’a entourée de lave en 1669… Bon. Disons qu’ils ont plein de choses et qu’ils ont tous mis, ce qui manque de liant… L’éclairage récent à LEDs est éblouissant et certains objets tombés dans les vitrines ont l’air d’être en mauvaise posture depuis un certain temps déjà. Pourtant il y en a du personnel et des gardiens, mais leur principale occupation semble bien d’optimiser leur forfait sur leur mobile…


Ensuite nous allons au théâtre antique, dont une partie du mur du fond et du haut des gradins a été squatté pour faire des habitations, probablement après une éruption de l’Etna et alors que le théâtre ne servait plus. Mais ce n’est que mon hypothèse. Aujourd’hui le théâtre a une petite activité et surtout est en restauration.


Après le théâtre nous allons nous délivrer de nos péchés de comédiens au Duomo. Grande et spacieuse, elle n’a pas l’étoffe cependant des grandes cathédrales que nous visitons souvent en Italie.


Enfin Monique veut voir des murs de maisons qui sont construites en partie sur les restes de coulées de lave. C’est dans un quartier chaud, prévient-elle après lecture du Routard… Mais c’est qu’elle nous emmène directement aux putes ! Ah bravo Monique ! Qu’elle belle visite pédagogique au milieu des travelos. Bon, on ne traine pas, y a pas grand-chose à voir et surtout on n’ose pas prendre de photos… Monique en prendra une en sortie du quartier.

Il ne nous reste plus qu’à reprendre le bus pour retourner au camping. C’est là que l’on se trompe – il fallait bien !- en prenant le bus dans le mauvais sens. En plus il fera une halte à la gare d’un bon quart d’heure : le chauffeur – qui a passé son temps au téléphone avec un kit main libre- s’en va en laissant le bus tourner. Un collègue viendra plus tard prendre la relève… Ha c’est pas comme à la TAN, hein Marie-Lucie !

Il nous faudra presque une heure et quart pour arriver à bon port.

On a horriblement soif. Vite une Moretti ! Au loin ou plus proche, on entend des feux d’artifice… Ciao !


Etape 14 , domenica 10 settembre

Acireale – Catania (Ognina)

Une étape pour grimpeurs puisque nous montons l’Etna, passage obligé du Giro en Sicile. Une bien belle journée qui nous voit passer le cap des 3500 km. Nous en avons fait 110 ce jour et l’Espace a donc un nouveau col mythique à son palmarès…

Nous quittons le camping à 9h45 pour les pentes de l’Etna, l’un des points forts du voyage… Nous y allons en suivant la carte. Au premier feu rouge, un migrant vient nous aborder. Ce fut déjà le cas hier à Messine à tous les arrêts. C’est toujours délicat car on voudrait leur venir en aide mais si on commence on ne s’arrête plus. Et comment démêler le vrai du faux de leur histoire. Pour paraphraser les Inconnus, y a t’il des bons migrants et des mauvais migrants ? En tous les cas leur présence est très prégnante et c’est certainement un gros problème pour l’autorité locale.

Nous cherchons d’abord Nicolosi que nous abordons sans trop nous être égarés, puis c’est la montée vers Sapienza, la station de base de l’Etna sud à 1900 mètres d’altitude. En chemin nous nous arrêtons près d’un camion ambulant qui vend du miel – celui de l’Etna est réputé et de fait nous allons voir de nombreuses ruches- mais aussi des olives, du pesto, des tomates séchées… nous goûtons et faisons bonne provision de denrées. Le marchand nous accorde une ristourne avec le sourire. Ça commence bien ! Quelques hectomètres plus loin, nous abordons les premières coulées de lave. Je vous rassure elles sont bien froides et dures. Mais impressionnantes quand même : on voit des maisons ou de petits bâtiments partiellement détruits. On fait quelques photos en profitant du paysage et pour ma part du son des motos qui font de la montée une véritable course de côte… Certaines ont une belle musique !

Enfin nous arrivons à la station. Le sommet de l’Etna nous domine de 1400 m. Des cabines téléphériques permettent de se rapprocher du sommet, mais nous préférons rester à une moindre altitude, d’autant que les nuages accrochent souvent le sommet… Et puis il semble bien qu’aujourd’hui le volcan soit calme. Pas de fumeroles, encore moins de fumée à l’horizon. Nous qui nous étions goinfrés de cassoulet pour concurrencer la montagne dans ses éjections gazeuses, nous voilà bien embêtés ! Bon je rigole, faut pas tout croire non plus !


Un bâtiment de la station a été détruit il y a quelques années par une coulée et non loin, il y a des cratères formés en 1992 et 2001. Nous allons y grimper. Le deuxième a bien 200m de dénivelé. Pas facile, d’autant que le vent souffle fort et en bourrasques mais la vue vaut le coup : c’est superbe.


Nous voyons les cratères, on y descend même, et tout autour le paysage est grandiose. On distingue les villes et la mer. Dommage que le ciel soit couvert... On pense même se prendre une belle averse, mais finalement non ! Moins réjouissant, ce sont les détritus de toutes sortes que l’on trouve dans et autour des cratères…


Nous surveillons aussi l’Espace restée seule sur un parking éloigné. Pas de souci. Mais pour elle aussi c’est un deuxième objectif atteint : elle peut cocher l’Etna sur sa liste de cols déjà longue…

Nous redescendons et allons nous rafraîchir dans une auberge–bar-restaurant-boutique de souvenirs. Accueil sympa, on nous passe un film sur l’Etna en version française pendant que nous buvons notre Moretti et dégustons nos gâteaux, spécialités locales.


Puis nous redescendons par l’est en direction de Zafferana. En chemin détour par la colada lavada – coulée de lave – de 1992. La lave fait en grand S et la coulée est bien large de 30m. Elle s’arrête juste avant une maison. Du coup il y a des statues de la vierge tout autour !


Sur le parking deux jeunes femmes nous font goûter le miel produit par le père de l’une d’elles. Le miel est trop bon et les yeux des filles trop jolis : nous voilà en possession d’autres pots de miel. Comme nous avons aussi récupéré des – petits- morceaux de roche volcanique, il va falloir trouver de la place dans la voiture !

Direction Catane et le camping du jour : on donne les coordonnées à Garmin et c’est parti.

Bien sûr, j’interprète mal une indication et nous voilà sur l’autoroute, dans la mauvaise direction : nous retournons à Acireale ! Bon, c’est pas grave. Nous allons visiter les petites routes que nous propose ensuite le GPS. A un moment nous suivons une route très étroite en périphérie de ville et tout à coup, elle se transforme en décharge – on ne parle pas de déchetterie, ce doit être un concept inconnu ici. De chaque côté de la route, des sacs poubelles, des détritus en tous genre… Etonnant et choquant même pour nous habitués à nos sacs jaunes, nos bacs à verre et à papier… Surtout qu’ils en ont ici aussi mais il semble qu’ils soient décoratifs.

Et puis dans les bourgs traversés, ou plutôt des ville-rues, on est plongé dans la conduite à la sicilienne. Proche de la conduite du sud de la péninsule mais encore plus axée sur le feeling . Le code de la route n’est là qu’un cadre dont on suit les règles essentielles : rouler à droite, s’arrêter au feu rouge et ralentir en ville. Pour le reste, tout est question de réalisme et de rapport de force/vitesse… Il y a des côtés positifs : ici on ne s’arrête pas à un rond-point pour laisser passer tout une file de voiture : on ralentit, on laisse éventuellement passer le véhicule engagé sur l’anneau qui arrive à gauche, exceptionnellement un deuxième, mais ensuite on passe. Résultat, c’est beaucoup plus fluide et tout le monde aborde le rond-point à une vitesse raisonnable et pas sans ralentir en se disant qu’on est dans son droit comme en France. Bref il faut toujours regarder devant soi et anticiper ce que le conducteur en face va faire… Et puis ici, on se gare en double voire triple file en ville. On s’arrête sur la route pour une raison quelconque et bien sûr , on se range pour laisser passer les véhicules plus rapides derrière soi qui vous doublent même si il y a une voiture en face du moment qu’il y a suffisamment de place. Mais jusqu’ici ça va, d’autant que la vitesse moyenne est plutôt faible et c’est normal puisque l’on est toujours soit en aire urbaine, soit en montagne…

Nous arrivons au camping vers 18h15. Installation, lessive… et ce soir les habitués du camping nous font un karaoké qui dure encore à minuit. Comme ils ne sont plus très jeunes ils doivent être un peu sourds et braillent faux dans le micro… Les chiens hurlent à la mort. Non, j’déconne ! A minuit et demi, tout proche du camping, un feu d’artifice court mais très intense. J’avoue avoir eu peur à la première explosion : quand on ne s’y attend pas, c’est quelque chose !

Ce fut une bien belle journée.

Ciao !

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Etape 13 , sabbato 9 settembre

Nicotera Marina - Acireale

Une étape qui nous voit enfin fouler le sol de la Sicile ! Un superbe théâtre au programme et 177 km avalés tranquille…

Ce matin, on sort du camping, on fait 200 m et Monique repère un figuier de Barbarie au bord du chemin. Cela fait plusieurs jours que ça l’intrigue. Elle va donc cueillir un fruit.. Mal lui en prend car ce dernier dégaine ses dizaines de petites piques tout autour de la mimine de la cueilleuse… il lui faudra plusieurs heures pour toutes les enlever. Eh oui, Monique, ça pique ! Pourtant elle le sait que la curiosité est un vilain défaut. Ensuite bien sûr, elle s’est renseignée : il faut utiliser des gants avec ces sales bêtes… Ah, d’accord.

Après ce départ en fanfare, nous prenons la route de San Giovanni, là où l’on prend le ferry pour traverser le détroit. Nous empruntons l’autoroute A3 pus l’A2, celles que les calabrais ont mis 15 ans à construire. On comprend pourquoi : ce ne sont que successions de tunnels et de ponts.

Arrivés au port nous faisons la queue pour prendre un ferry. Les rotations sont permanentes et la traversée dure une demi-heure environ. Nous allons sur le pont prendre des photos et à midi pile, l’Espace débarque à Messine sur le sol sicilien. Premier objectif atteint !


Nous avons repéré un monument, une chapelle en coupole. Nous nous garons donc dans une rue en contrebas et entreprenons de monter à l’édifice à pied. Mais alors que nous pensions y arriver en cinq minutes, les dédales des rues et les non-indications nous forcent à une promenade en montée d’une demi-heure. Arrivés à la chapelle on se rend compte qu’il ne s’agit pas du Duomo comme nous le pensions. Tant pis, c’est beau quand même et la vue sur l’aire urbaine et l’Italie en face est superbe… On redescend bien plus vite et en route pour Taormina. Bien sûr on se plante pour retrouver l’autoroute mais nous y arrivons enfin. Et puis bonne nouvelle, il semble que Môssieur Garmin ait les plans de la Sicile dans sa mémoire, ce qui n’était pas prévu. Tant mieux !

Nous arrivons à Taormina et nous garons dans un grand parking à étage. Au moins la voiture est au frais mais nous comptions déjeuner au cul… ça va pas être possible. Nous faisons alors un panier et allons en ville trouver un banc à l’ombre. Taormina est recouverte d’hôtels de charme avec piscines du même tonneau…


Dans la petite cathédrale, on prépare un mariage en fleurissant la nef et le chœur à foison… nous déambulons dans le Corso Umberto .. pause glaces, pause bière… et nous finissons par aller au théâtre antique datant du 3ième siècle avant JC. 4000 places à l’époque quand même. Le mur de scène est en grande partie tombé mais les gradins sont bien là, recouverts partiellement par des banquettes en bois et des coques plastiques.


Car le théâtre est en activité tout l’été ; ce soir on prépare un spectacle avec grand orchestre… Le décor est grandiose et tout autour, la vue est magnifique…


Nous rentrons vers le parking et croisons la sortie d’un autre mariage dans une autre église : équipe vidéo avec lumières ad-hoc et même un drone pour filmer le lancer de riz !!! On a mis le paquet !

Nous avons décidé de changer le camping prévu qui nous faisait remonter au nord, pour descendre en direction de Catane. Nous suivons mal les indications de Garmin et nous rallongeons un peu mais nous y arrivons vers 19h00 après un cours de circulation Sicilienne : c’est plus instinctif que sur le continent....

Ce soir nous dinerons à la pizzeria locale. C’est aussi un rendez-vous pour les couples d’amis, et toute la famille. Les femmes ont mis leurs beaux vêtements et se sont bien maquillées, leurs hommes ont tous la classe : un samedi soir sur la Terre, en Sicile. Seul bémol, le camping est cher et la wi-fi merdique… mauvaise pioche !

A domani !  Photos à venir...



 

Etape 12 , venerdi 8 settembre

Praia a mare – Nicotera Marina

La voici, la voilà, l’étape pour sprinters. Mais il ne fallait pas avoir peur de se mouiller. 211 km d’un camping de bord de mer à un autre : vraiment une liaison de transition.

Cette nuit, est-ce le vin, le café ou autre, pas moyen de dormir. Je me sens nauséeux . De plus, nous n’avions pas remarqué que le camping était longé par la voie ferrée. Toute la nuit les trains se succèdent, mais pas tous avec le même bruit. D’abord il y a un sens : il doit y avoir un tunnel. Ceux qui vont dans un sens, on ne les entend pas arriver, et le bruit est clair. Ceux qui viennent de l’autre sens c’est différent : ils ont un son plus sourd et si certains ne font pas trop de bruit, pour les autres on a carrément l’impression qu’ils nous foncent dessus… bon, ce n’est pas très agréable mais on s’y fait vite d’autant qu’un autre désagrément se profile : depuis que nous sommes couchés, j’entends bien des « boums » assez lointains. Ils se rapprochent en même temps que le ciel s’illumine de plus en plus. L’orage fond sur nous ! Mais Monique a tout prévu ! Et oui Monique comme le plastique c’est fantastique ! Je sors donc mettre le mat central pour éviter les poches d’eau sur la tente et je rentre les vêtements qui étaient à trainer dehors. Quelques instants plus tard j’entends nos voisines étudiantes allemandes rentrer leurs serviettes, slips et soutifs qui séchaient sur un fil. J’ai failli les mettre à l’abri mais ça aurait fait un peu fétichiste : évitons les incidents diplomatiques.

Puis les grillons se taisent et les premières gouttes tombent. Ce n’est pas violent mais bien copieux… Cela se terminera vers les 5 heures du mat, heure à laquelle je m’assoupis enfin.

Nous rouvrons les yeux vers 9h00. On est glauque l’un comme l’autre, mais tout le camping est pareil. Douche, petit déj, nettoyage de la tente… et lecture du courrier. A y est , nos amis cyclos sont entrés en Turquie et cela à l’air de leur plaire : tant mieux. Et puis parmi les mails, quelle nouvelle ! Un drame au gARage ! Dany nous explique avoir retrouvé des misères ( alors pour les non-agronomes, ce sont des plantes en pots, qui étaient suspendues à la mezzanine) étalées par terre avec les pots fracassés : un désastre.

Mais pourquoi ? Un suicide face à l’immense solitude liée à notre absence ? Un essai de parapente qui a mal tourné ? Un pari stupide ? L’enquête menée par nos voisins fera apparaître un défaut du câble d ‘arrimage… Merci à nos gARagistes par intérim d’avoir tout nettoyé et « Bref » comme le dit Dany : Tout va très bien Madame la Marquise !

Avec tout ça, nous quittons le camping à midi moins le quart pour rejoindre la SS18, route nationale qui surplombe la mer. La vue sur l’étendue bleue d’un côté et les montagnes de l’autre est splendide. Nous allons rouler ainsi presque deux heures avant une pause shopping au Lidl de Amantea histoire de constater que le concept est bien le même qu’en France mais qu’ici il n’y a pas de carottes rappées, mais un nombre incalculable de sorte de raviolis frais.

Nous croisons aussi ce qui semble bien être des migrants. Nous reprenons la route et même l’autoroute. Un autre arrêt pour nous restaurer au cul de l’Espace sur une aire de service entre les camions et les camping-cars – le concept de la table et des bancs sous un peu d’ombrage est inconnu ici…et c’est reparti.

Nous sortons de l’autoroute et nous continuons en suivant les indications du guide des campings. Heureusement on se perd (sinon c’est pas drôle) mais nous sortons Môssieur Garmin de sa torpeur qui nous remet dans le droit chemin. Et heureusement car on n’aurait jamais trouvé l’entrée du camping sans lui.

Entretemps il s’est remis à pleuvoir mais nous allons tout de même voir la plage, très différente de celle d’hier puisqu’en sable blanc : on se croirait chez nous. Et d’ailleurs on y trouve plein de morceaux de verres ! Et nous voilà avec nos ponchos à la pêche aux verres et autres petits ornements que vous retrouverez dans les prochains volubiles de Monique…

Mais bon, je suis fatigué et le temps ne me réjouis pas, et en plus pas moyen d’avoir le wi-fi, le camping ayant un système à la c.. avec un serveur distant qui a décidé de ne pas travailler ce soir visiblement. Du coup il va y avoir un décalage pour la lecture de nos exploits. Mi dispiace.

Mais par contre, il y a un fabuleux coucher de soleil que Monique n’a pas manqué d’observer à 19h00. Eh oui, c’est bien plus à lest que chez nous !

Allez, on a du sommeil en retard et demain, c’est la Sicile !

Buona notte e a domani !

Photos à venir...

Etape 11 , giovedi 7 settembre

Alberobello – Praia a mare

Nous avons dépassé le cap des 3 000 km, avec 285 effectués aujourd’hui. A l’origine, ce devait être une étape pour les sprinters avec un trajet en voie express et final en bord de mer. C’est en fait devenu une épreuve pour baroudeurs avec changements de caps…

Levée 8h00, contrôle de la pression des pneus et départ du chouette camping-piscine-discothèque à 9h50 précises. Nous revenons d’abord vers Noci et rejoignons ensuite Mottola pour rejoindre la SS106, une 4 voies qui longe le golfe de Tarente. En y allant nous retrouvons plein de murs en pierres qui servent de haies, ou même de bordures des chemins. Nous voyons aussi autant de vaches que nous n’en avons jamais vu de toutes nos escapades italiennes. Ça fait du bien de les voir dans les champs.

Bref, nous démarrons fort : 120 km en 1h15 sur des portions très roulantes et sans trop de rapiéçage de bitume. Nous traversons ainsi quasiment toute la région de la Basilicate et sommes partis pour rejoindre un camping sur la côte Ionienne. Comme on a de l’avance, on se dit que l’on ferait bien un détour par le Parc National de Pollino, où il y a une forêt de chênes et de hêtres et des œuvres d’art contemporain.

Ma quale idea !

Comme on vient de passer la route principale pour rejoindre le parc, nous prenons la secondaire. Et là, changement de rythme : on passe en mode grimpeur. Tout de suite la route s’élève, avec de beaux lacets et surtout –« strada devastada » ou strada con buche » - elle est défoncée dès la sortie de Rocca Imperiale, avec des affaissements de terrains. Il faut dire qu’ici en hiver, il gèle, et la neige recouvre tout dès que ça grimpe. Alors le bitume fait de véritables marches, parfois même on se retrouve avec des portions en terre et à vrai dire, on a l’impression que personne n’y passe.

Nous traversons ainsi plusieurs villages chacun sur leur sommet de colline : Nocara, Cana, Oriolo en faisant des kilomètres à très faible allure pour ne pas abimer la voiture. Ceci dit, les autochtones n’ont pas l’air d’aller plus vite. Au bout de deux heures de conduite assez stressante et 54 km (!!!) Nous arrivons enfin en vue du premier spot que nous voulions voir : San Paulo Albenese. Ce village et ses voisins, appelés Arbëresh, sont peuplés de gens issus d’émigrés albanais qui se sont réfugiés là à la fin du XVième siècle et se sont spécialisés dans le tissage des genêts. Les pancartes sont en deux langues. (Apprends à te cultiver avec tonton Jacques) Mais évidemment comme on arrive vers 13h, tout est fermé ! On déjeune au cul de l’Espace avec en contre-bas le terrain de foot qui occupe le seul espace plan de la commune.


Nous voyons Sky Cleaner, œuvre de l’artiste Ani Rapinoja, montée en 2008. Il s’agit de balais de genets pointés vers le ciel ; mais l’œuvre est bien décatie. Nous voulons poursuivre notre périple artistique par San Severino Lucano en espérant que la route sera moins tourmentée. Comme nous sommes optimistes et que nous faisons toute la navigation à la carte, nous prenons un premier raccourci qui se termine en véritable chemin de terre : bref c’est une impasse, demi-tour. On trouve le bon chemin, pas piqué des hannetons question revêtement et doté de montées et descentes aux pourcentages élevés et au dénivelés-je-préfère-pas-y-penser…

Les paysages de forêts et de montagnes, heureusement, valent leur pesant de cacahuètes… même si on n’en voit pas beaucoup sur le bord de la route. Arrivés à Francavilla, nous retrouvons la route SP653 que nous aurions dû prendre initialement. On décide d’abandonner le projet de visite artistique – tant pis pour l’œuvre d’Anish Kapoor et de reprendre le chemin de l’arrivée… Las, nous réussissons l’exploit de prendre la route dans le mauvais sens ! Lorsque nous nous en rendons compte, il parait plus sage de continuer dans la direction de l’ouest et donc d’aller sur la côte tyrrhénienne. Adieux donc Golfe de Tarente et mer Ionienne, ce sera pour une prochaine fois.

Direction Praia a Mare et le Camping International sur une belle route au revêtement presque neuf. En approchant de la mer, le ciel devient plus lumineux. Nous décidons aussi de sortir Môssieur Garmin de sa sieste pour qu’il nous guide jusqu’au camping. Las, nous avons omis d’enlever le paramétrage « au plus court » : et voilà que Garmin nous trouve un raccourci ... sur des routes défoncées et étroites ! Nous devons gagner 2 km et perdre 15 bonnes minutes…

Il est temps d’arriver dans la station balnéaire de Praia A Mare avec ses rangées de plages aux parasols alignés comme à la parade.


Il est 16h30, le temps de conduite du jour : environ 5h45 soit une moyenne mirobolante de 49,5 km/h. L’Espace s’est bien comporté même si j’ai trouvé certains passages de vitesse un peu ardus. Mais en montagne, le moteur et les freins n’ont pas faiblis. Il y a juste un bruit que nous avons du mal à localiser mais qui semble provenir du pot intermédiaire : cela ressemble à une chicane qui joue les filles de l’air…

Evidemment c’est moins fatigant et plus simple de voyager en voiture qu’à vélo mais le stress revient vite dans des portions parfois limite… L’attention doit être permanente : ha ! les vacances, c’est dur !


Mise en place du campement, plage de galets, récolte de bouts de verre et de petits cailloux, repas dans le restaurant du camping accompagné d’un très bon vin local…

E finita la commedia !



 

Etape 10 , mercoledi 6 settembre

Alberobello – Vallée d’Itria - Alborebello

 

Aujourd’hui ç’était comme un petit contre- la-montre. 42 km et visite des trulli.

Oui mais alors c’est quoi les trulli, trullo au singulier ? Et bien c’est un petit toit en forme de cône monté sur des murs en carré, le tout en pierre blanche du coin sans mortier. Plusieurs trulli peuvent ainsi former une maison, mais il y a aussi la maison mono-trullo, mais alors ce n’est pas grand : cela ne dépasse guère les 3 m de diamètre.


Alberobello dispose de la plus forte concentration de trulli : il y en a 1400 qui sont répertoriés au Patrimoine mondial de l’Unesco, qui décidément aime bien la région.

A 10h00, nous laissons donc l’auvent arrière tout seul sur le camping et rejoignons la ville avec l’Espace.


On commence par l’église du centre-ville, classique, qui a un superbe chemin de croix dans le style Braque, puis nous poursuivons vers les trulli.


Après quelques photos d’ensemble, nous visitons d’abord le quartier où il n’y en a que 400. On dirait quand même des maisons de Hobbits, ou alors des petites maisons bretonnes mais avec le toit en pierre plutôt qu’en chaume. Nous sommes accompagnés de nombreux touristes. Une maison nous propose sur une pancarte d’y entrer. Une femme, dans les soixante-dix ans nous fait la visite de sa maison avec beaucoup d’enthousiasme. C’est l’une des plus vieilles de la ville. Elle nous montre des photos dont une où elle et son mari posent dans le salon autour de Materasi, vous savez, celui qui a reçu le coup de boule fatidique de Zizou.

Elle nous explique comment on vivait avant et que maintenant c’est plus moderne. En effet il y a tout le confort à l’intérieur. Surtout malgré la chaleur extérieure, on se sent au frais dedans. Et puis aussi, chez elle, c’est authentique, pas comme les commerçants de l’autre quartier nous assène-t’elle. Nous la quittons après avoir versé quelque argent dans le chapeau…


Nous continuons notre visite du quartier avant de franchir une importante artère et d’aller dans l’autre quartier, celui au mille trulli ? Pour le coup, là c’est le Mont-St-Michel, je veux dire commercialement. A la différence de l’autre quartier, quasiment toutes les maisons sont des boutiques ou des restos… Et il y a beaucoup de monde. Nous montons jusqu’à l’église formée de plusieurs trulli avant de rejoindre la voiture.

Direction la vallée d’Itria où nous devons trouver plein d’autres trulli. Mais nous ne trouvons aucune indication et forcément, on se plante. Nous arrivons à Locorontodo, puis bifurquons vers Martina Franca où l’on se replante avant de retrouver la bonne route qui nous ramène en fait à Alberobello. Les trulli que nous voyons sont plus modernes et même certains d’un goût douteux.


Avant de rentrer, le plein chez Agip et ensuite nous positionnons l’Espace pour remettre l’auvent-tente en place. Puis nous déjeunons, Monique fait une sieste et je vais faire quelques mouvement de brasse à la piscine : ça fait du bien !

A presto !

 



Etape 9 , martedi 5 settembre

Isola Varano – Alberobello

Ce mardi nous avons roulé 6h00 ! 345 km dans les Pouilles, pas si pauvres que cela… au moins culturellement.

Nous quittons Isola Varano pour Vico del Gargano, qui n’a rien à voir avec le Roi de la pomme de terre, mais plutôt l’une des communes les plus importantes du Promontoire du Gargano, ce fameux ergot juste avant le talon de la botte italienne et qui est presque entièrement un parc national. C’est une ville de 8 000 habitants, touristique, au centre ancien fait de petites ruelles pavées avec des maisons blanches. Nous nous promenons parmi ces venelles presqu’une heure avant de retrouver l’Espace qui nous attendait sagement près du marché.


Ensuite nous nous engageons dans la forêt de hêtres en empruntant une route de forêt montagneuse qui ferait une belle spéciale de rallye. On peut effectivement se croire dans les Cévennes… bon c’est pour les initiés. Et puis on découvre qu’un sport sans doute importé de Corse a ses adeptes ici : les panneaux de signalisation sont criblés d’impacts de plombs et même de balles de 9mm. On sait s’amuser le samedi soir dans les Pouilles !

Au détour d’un virage nous croisons une vache sur la route, avec une clochette au cou. On n’a tellement pas l’habitude de voir des vaches en Italie que l’on se demande ce qu’elle fait là. Peut-être suit –elle l’un des chemins de Compostelle. Ou alors elle est lépreuse… ce qui expliquerait la cloche et la solitude. Le mystère restera entier.

Lorsque l’on sort de la forêt, le paysage est tout de suite aride. Nous prenons une route qui monte beaucoup plus rapidement, vers Monte Sant’Angelo. Le Mont St-Michel des Pouilles qu’ils disent dans le Routard… Mouais : c’est beaucoup moins clinquant, mais St-Michel est toujours représenté avec son épée sur le démon et le doigt vengeur… Surtout c’est un haut lieu de pèlerinage depuis le Moyen-Age. Nous visitons la Basilica Santuario San Michele, où qu’il y aurait eu des miracles et Saint Michel aurait terrassé un démon… enfin, l’Unesco l’a inscrite dans le patrimoine mondial, et c’est vrai qu’il y a une sorte d’église troglodyte assez remarquable.


Nous décidons de nous restaurer sur place avant de reprendre le chemin vers Foggia, en direction des trulli.


Nous descendons donc l’éperon sur lequel est perché Monte Sant’Angelo pour rejoindre une grande plaine. On retrouve dans le paysage des fermes solaires, des éoliennes et à certains moments on pourrait être dans le Colorado ou un film de Sergio Leone avec une végétation parcimonieuse et des blocs de montagne.


On traverse des villes encombrées de circulation… J’ai un peu d’appréhension concernant le température moteur, mais tout va bien : la sonde, le radiateur et le ventilateur fonctionnent parfaitement. Certaines villes ont l’air en effet pauvres et d’autres respirent la culture et une certaine forme bourgeoise. La route est toujours plus ou moins bonne. On retrouve à certains endroits, par grappes , des femmes en attente de clients. Mais il n’y a pas que des Noires : aussi des Indiennes et des Européennes dont certaines ont le type bien slave.

Surtout, la route est une décharge : à certains endroits, près des villes, les aires de repos sont jonchées de bouteilles en plastiques, sacs poubelle remplis… A Altamura, on fait une pause et là, une voiture s’arrête sur la route, dans un carrefour. Une porte s’ouvre et un chien sort. Le maître va attendre tranquillement dans la voiture tandis que le chien fait ses besoins et se dégourdit dans les ordures du bord de la route. Au bout de cinq bonnes minutes, le conducteur klaxonne et le chien de remonter dans la voiture…


Ensuite on se paume… on croit prendre des routes qui ne sont pas celles que nous croyons, pas comme les jeunes femmes vues auparavant. Le voyage devient long, comme l’éternité… Enfin nous trouvons Alberobello et arrivons à l’accueil du camping dei Trulli, très sympa.

Tellement qu’on décide de rester sur place une journée…

Ciao !

 

 

 

 

 

 


Etape 8 , lunedi 4 settembre

Terni-Piediluco – Isola Varano

Un lundi au soleil et avec des aventures ébouriffantes ! si, si… Et surtout des paysages magnifiques du centre de l’Italie à l’abord des Pouilles. Nous avons fait 414 km aujourd’hui, 2337 depuis notre départ et l’Espace a passé le cap des 440 000 km.

Levé 9h00 et départ du camping à 11H10. Nous avons finalisé la route et décidé de changer le plan initial qui nous envoyait vers Benevento, en restant dans le milieu de la botte pour choisir de retrouver l’Adriatique et d’aller vers les Pouilles.

Passé le coup de moins bien quasi quotidien de Môssieur Garmin, notre GPS indolent, nous prenons d’abord la SS 678 pour rejoindre l’autoroute. On se paume un peu à Rieti mais tout va bien. Rieti c’est vraiment le centre de l’Italie. Nous sommes au nord-est de Rome qui se trouve à 65km et à égale distance de la mer Tyrrhénienne et de l’Adriatique. Mais on sent que le Sud prend le pouvoir. La végétation devient plus sèche et les montagnes sont arides.


Un peu avant Avezanno on se dit que l’on ferait bien quelques courses et le plein d’essence. En quittant la route, nous offensons gravement Môssieur Garmin qui nous fait un nervous breakdown. Résultat : on se plante et arrivons dans un village de montagne : il n’y a pas de supermarché ni de station essence dans le bled… Nous poursuivons donc jusqu’à Avezanno. Arrêt au Conad à l’heure de la fermeture, 13h00. Ha, ces français ! Mais pas de station-service sur notre chemin.

Nous prenons alors l’autoroute A25. C’est mieux que les 4 voies gratuites en terme de revêtement, mais ce n’est pas non plus un billard. Nous roulons alors que les paysages sont vraiment changeants. Les fermes solaires apparaissent ainsi que les champs d’éoliennes.


Nous allons ainsi traverser entièrement la région des Abruzzes. Mais bon, on roule, on roule et l’Espace a soif ! Et pas de station sur cette autoroute… par sécurité, on décide de sortir afin de ravitailler la voiture mais aussi les passagers. Nous demandons à Garmin de nous indiquer une station. Il s’exécute de bonne grâce et nous dirige vers la ville la plus proche, Sulmona. Je me retrouve devant une machine qui ne veut pas de ma carte. Je vais voir à la boutique où le gars me dit que ça ne marche pas, il faut des billets. Pourtant, son enseigne indique bien que la Visa est acceptée… Monique tente de voir s’il y a aussi un moyen et se fait aussi rembarrer… Bon, je préfère laisser tomber et aller voir ailleurs : si le gars ne veut pas de clients, ça le regarde. Nous allons donc plus loin. Dans une station automatique IP, sans personnel – c’est la pause- nos deux cartes, Visa et MasterCard ne sont pas acceptées. Enfin nous trouvons une Agip avec du personnel de piste. Pas de souci pour faire le plein avec la MasterCard. Le gars m’explique qu’en principe chez Agip, on accepte les Visa et MC… mais au moment de refermer la trappe à essence, là C’EST LE DRAME : on ne trouve plus le bouchon d’essence. Il n’est pas tombé et je pense en fait l’avoir oublié sur le toit de la voiture à la première station dont nous sommes partis un peu énervés, remember… Crotte de louve (Cf Agip) ! Que faisons-nous ? Allez, on retourne voir sur place histoire de le récupérer si’l est tombé juste à la sortie de la station… Arrivés là-bas, un garçon de piste, bien plus sympa que son collègue nous propose un autre bouchon, mais il ne convient pas… et nos recherches pour trouver l’objet restent veines… tant pis, nous allons un peu plus loin pour fabriquer un bouchon avec du gaffer et du velcro. C’est pas terrible mais cela fera l’affaire. Quand je vous disais que nous avions des histoires ébouriffantes, je ne plaisantais pas !

Je suis quand même un peu chiffonné d’autant que cela nous était déjà arrivé il y a quelques années en Tchéquie… comme quoi l’histoire se répète ma brave dame.

Après ces émotions, nous faisons une pause déjeuner au cul de l’Espace , à l’ombre de l’église d’un village. Puis nous reprenons l’autoroute… Nous filons vers la côte en remontant légèrement. Nous abordons Chieti, superbement perché puis contournons Pescara et découvrons tout à coup la mer entre les montagnes. C’est beau. Les vignes et les oliviers prennent de plus en plus de places dans les champs. On y fait des brulis : la terre est assez rocailleuse et tout est bon pour l’améliorée. Nous suivons ainsi la côte jusqu’à notre destination : l’ergot avant le talon de la botte. Isola Novara est située entre l’Adriatique et un lac très long. Les couleurs de chaque étendue sont bien différentes : un bleu soutenu pour la mer et un bleu plus tendre, ciel, pour le lac.

Notre camping est une sorte de mini club-med. Lorsque nous arrivons, un cours de danse se déroule à la piscine et l’animateur gueule dans son micro comme si il commentait un match de la Juve. Nous nous installons sous des pins et décidons de ne pas monter la tente ce soir. Nous allons nous balader sur la plage : elle est très polluée.

Je ramasse un morceau de verre et Monique récupère des filets multicolores – peut pas s’en empêcher ! – et des morceaux de mousse expansée avec lesquelles elle refera un bouchon d’essence !


Nous dînons à l’arrière de l’Espace de délicieuses pâtes au pesto avec du prosciutto tout en philosophant la bouche pleine sur la vie, l’amour, les voyages et les chansons d’Etienne Daho

Ce soir c’est soirée chanson au camping. Bip Bip ! Mais je ne vais pas faire le sketch de la valise.

Va bene, buona notte. E Ciao !.

 

 

Etape 7 , domenica 3 settembre

Marina di Ravenna – Terni-Piediluco

Un bon dimanche avec une route rapide et la découverte toute aussi vite de Pérouse – Perugia – absolument magnifique. 312 km au programme.

 

On se lève vers 8h30 après une bonne nuit ponctuée par la pluie. On découvre hélas que la toile, distendue, a laissé passer de l’eau sur un siège qui est tout mouillé. La nappe qui était dessus, baigne dans l’eau. Mais aussi, le toit ouvrant avant, côté conducteur a une fuite : de l’eau a coulé sur une feuille, un dico, le guide des campings et la sacoche de l’ordi : heureusement la feuille a fait office d’éponge. Nous l’en remerciant, mais ça lui fait une belle jambe, du moins imagine t’on car nous ne parlons pas le langage des feuilles… Pour cela il faut du tabac spécial roulé dans de l’OCB ou du RIZLA + mais on n’en consomme pas.

Revenons à nos problèmes domestiques : il a fallu une nouvelle fois démonter sous la flotte et ranger les affaires mouillées. Monique s’en ait chargé tandis que je faisais mon compte rendu de la veille au bar du camping, là où il y a du Wi-Fi. Ben oui, elle n’avait pas à pousser la voiture, il fallait bien lui trouver quelque chose à faire.

Un petit coup de pression des pneus. 200 grammes à l’avant droite, 50 à gauche et c’est parti. Marche arrière ? Impeccable ! On s’est même arrangé avec Garmin pour qu’il ne nous fasse pas à caca mou : on lui donne les coordonnées et roule ma poule. Enfin c’est une expression, n’est-ce pas…

Nous prenons une 4 voies pour descendre vers Terni, la SS71 ou E45. Elle n’est pas payante et le revêtement est juste… disons variable mais plutôt défoncé. Il s’agit de ces routes qui franchissent les vallées en alternant les viaducs et les tunnels et dont une bonne partie se situe à une quinzaine de mètres du plancher des vaches – que l’on ne voit toujours pas d’ailleurs- et supportées par des piliers énormes. A leur niveau, il y a un joint de dilatation si bien qu’en roulant on se croit dans un train… toudoum toudoum toudoum… avec une secousse en prime à chaque toudoum…


Mais bon, les paysages sont beaux et surtout ils changent, des plaines on passe aux vallées et les oliviers apparaissent. Et puis aussi, les couleurs de l’automne commencent à poindre : c’est la première fois que nous le voyons en Italie. Rien que ça, on est content.

On fait une pause sur une aire avec Autogrill : une superbe Ferrari bleue s’arrête et la passagère dont on juge l’âge à mi-chemin des nôtres à bien du mal à sortir : dame la terre est basse ! Tout le monde à ses soucis…

Comme nous sommes largement dans les temps, on se dit qu’une halte à Perugia, capitale de l’Ombrie, serait un plus dans notre parcours culturel…

On rentre dans la ville historique un peu par hasard alors que l’on cherche un parking. On s’arrête devant un bar sur une place ou de nombreux panneaux nous interdisent d’arrêter, mais la barmaid nous fait signe de rester. Pendant que j’écoute le Gran Premio d’Italia à la radio dans la voiture, Monique va visiter.


Elle revient enthousiasmée trois quart d’heure plus tard. Je laisse alors tomber le Grand-Prix – bon j’ai quand même le Live Timing sur le téléphone et je vais à mon tour dans la ville historique. Et c’est vrai que c’est magnifique. On pourrait sans problème se croire en Toscane. Des bâtiments imposants, une vue magnifique sur tous les alentours et une partie de ville souterraine. Oui ça mériterait sans doute deux jours complets.

Je reviens au bar où Monique s’est restaurée d’une bonne salade et j’en fais de même. En revenant et sur les conseils de mon amoureuse, je suis passé prendre des gâteaux dans une pâtisserie très classe et très bien achalandée. Ce sera pour ce soir…

Nous reprenons la route ou plutôt les ruelles avec notamment une descente étroite sur pavés, en courbe et au moins à 12% et 30m de dénivelé négatif. C’est un peu chaud mais l’Espace a d’excellents freins. Nous franchissons ensuite certains secteurs genre rue de Thionville pour les castrogontériens… je prie pour que la marche-arrière fonctionne si on a un pépin… mais tout se passe finalement bien et nous allons vers Terni. Une fois dans la ville, on quitte l’agglo pour faire un peu de montagne et arriver à notre camping, au bord d’un lac, celui de Piediluco. Il est 17h15. On étale la toile pour la sécher, puis la nettoyer. On nettoie aussi les joints du toit ouvrant pour éviter les fuites et l’on va se promener au bord du lac : levé de lune sur la montagne, couché de soleil sur le lac.


La vita è bella…

Ciao !

 


Etape 6, sabatto 2 settembre

Milano- Marina di Ravenna

On se réveille sur le coup de 7h15, alors qu’il a plu par intermittence dans la nuit. On démonte d’ailleurs entre les gouttes et la « tente » est toute mouillée. On la roule et on la fourre dans un sac.

Nous avons aussi pris la décision d’aller un peu plus vite, de passer moins de temps sur les routes, certes pittoresques, mais qui nous imposent une moyenne d’escargot : de ce fait on n’a pas le temps de visiter, car il faut installer le « camp » avant la nuit, etc… Aujourd’hui, alors que plus de 330 km sont prévus au programme, nous commençons donc par l’autoroute. Après avoir payé le camping (cher, 69 € pour deux nuits) et une fois passée la crise du matin quotidienne du Garmin, nous nous élançons donc sur l’Autostrada 1 en direction de Piacenza d’abord, puis Parma (jolie usine Barilla, beau parc Expo sponsorisé par la Crédit Agricole – oui celui de cheu’ nous – mais pas de trace de Parmalat-Lactalis depuis la route) nous laissons Reggio-nell’Emilia sur notre droite puis nous faisons une pause histoire de se dégourdir les jambes et découvrons un Eataly, supermarché slowfood fondé sur le circuit court… bon c’est aussi un excellent business, mais la part de pizza l’est tout autant , alors…

Avant de reprendre la route, une pub pour le Museo Casa Enzo Ferrari à Modena nous interpelle… et tiens, comme la voiture est en pleine forme – je la mène à un gentil 100-110 et elle ne bronche pas et que nous avons du temps, allons faire une visite puisque n’est-ce pas, on est là aussi pour ça…

Auparavant et une fois sortis de l’autoroute, on va faire boire la voiture et lui donner sa ration de Sans Plomb 95 ( Oui il n’y a plus de SP98 en Italie, sa boisson habituelle…). J’arrive devant une pompe avec un bancomat, mais celui-ci refuse ma carte. Le garçon de piste (oui c’est comme cela que l’on peut aussi appeler un pompiste – instruis-toi avec tonton Jacques) me dit qu’il peut prendre ma carte sur son terminal mais je dois reculer à une autre pompe « et là, c’est le drame » (bis) : pas moyen d’enclencher la marche –arrière ! Rogntudju ! Monique est bonne pour pousser, ce qui avouons-le, alors que je suis au volant, ne donne pas une image franchement émancipée de la ménagère française, fût-elle de plus de cinquante ans. Le garçon est amusé, il fait le plein, je paie et on repart… mais là j’avoue être un peu dépité et même angoissé. En plus on a perdu la route du musée. Je décide quand même, puisque l’on passe devant un supermarché de faire quelques courses, sauf que pour se garer, il faut faire une marche arrière : allez z’y va, pousse bobonne ! Vous pouvez rigoler en imaginant la scène mais sur le coup c’était moins drôle.

Pour repartir, on la joue gros moyens : Monique tire le câble avec une pince au niveau du levier pendant que je manœuvre le levier et ça marche (pour ceux qui n’ont pas compris cette scène, il faut lire les épisodes précédents…). Nous arrivons finalement au musée et je me gare de façon à pouvoir sortir facilement au cas où…

Le musée de la Maison d’Enzo Ferrari est tout neuf – ouvert en février. Il est situé à côté et autour de la maison natale du Comandatore. On y développe la vie de Ferrari et surtout toute l’histoire de l’automobile sportive intimement liée à la ville de Modène : c’est aussi le fief de Maserati et de nombreux petits constructeurs et studios de design automobile…

 

On projette des films : la salle immense est plongée dans le noir et 19 projecteurs vidéos enveloppent les visiteurs. Ce grand hall présente aussi une vingtaine de Ferrari de route prestigieuses et dans le bâtiment originel, on découvre des moteurs et deux F1, celle de 1986 et celle de 2008. Inutile de dire que j’ai apprécié. Le musée propose aussi un billet groupé avec celui de Maranello avec voyage en bus sur les lieux essentiels (Fiorano, via Abetone…) : à refaire plus longuement une autre fois.


En tous cas, les Dieux des chevaux vapeurs sont avec nous : la marche-arrière passe toute seule ! On repart donc vers Bologne puis on passe au large d’Imola, de Faenza (Siège de l’écurie Toro Rosso) avant d’atteindre la banlieue de Ravenne, puis la côte Adriatique où se trouve notre camping du jour. Un gros avec plus de 500 emplacements. Mais là il est au deux-tiers vide.


Après l’installation du camp et le séchage de la toile immédiat grâce au vent, nous allons sur la plage et pratiquons notre sport favori : la recherche de morceaux de verres et de coquillages pour les œuvres de Monique. Pas de verres – 2 malheureux morceaux d’un commun que c’en est affligeant- mais Monique est allé se tremper les pieds « HE viens elle est chaude ! ». T’as qu’à croire…


Voilà, nous avons fait finalement 349 km aujourd’hui et 270 nous attendent demain en direction du sud. On doit s’arrêter à Terni.

Une dernière chose pour vous dire que finalement on s’habitue vite à ce qui peut ressembler à des gadgets comme les radars de recul, le régulateur de vitesse,… et qui nous font défaut finalement lorsque l’on reprend le volant sur un temps aussi long… Est-ce que c’est cela s’embourgeoiser ? Vous avez quatre heures !

Ciao !!!

Venerdi 1 settembre

Etape 5       Milano - Monza - Milano

Je me lève à 7h00, car aujourd'hui je file sur Monza: ce sont les premiers essais du Gran Premio de Formula Uno d'Italia. Et je ne suis jamais allé à Monza lors d'une compétition, encore moins pour la F1 puisque mon dernier Grand-Prix remonte à 2001. J'ai hâte de voir pour de vrai la plupart des pilotes: c'est en effet au bord de la piste que l'on voit les plus forts. Pour arriver à 10h00, je pars donc à 8h00. Bus devant le camping, puis métro avec un changement jusqu'à la gare centrale. Là c'est galère: il y a plusieurs compagnies et donc plusieurs distributeurs de billets. J'essaie avec TrenItalia : c'est pas cher pour aller à Monza : 2€20. Oui mais le train part dans cinq minutes ! Le temps de monter aux quais et de comprendre comment cela fonctionne, ou plutôt ne pas comprendre, je vois un "Monza" inscrit sur le tableau des départs.

Je cours, j'arrive au train et demande à deux personnels de TrenItalia qui ressemble à une contrôleuse et un contrôleur si c'est bien le train pour Monza. Je me fais d'abord rembarrer par un "Mooonnnza" signifiant mon ignorance des accents toniques italiens, puis on me dit que c'est un train spécial par là-bas avec un vague geste du bras... et sur ce ils reprennent leur conversation... Bon, je vois que Trenord fait une promo pour le Grand-Prix. Je vais donc sur un de leur appareil et je prend un billet pour Monza. Mais il n'y a pas plus d'indication sur ce billet que sur le précédent : pas d'horaire de départ ou de numéro de train et pas un seul personnel visible! Je vois des gens en tenue de supporters F1 monter dans un train, je les suis et me rends compte que le train va à l'aéroport ! Et toujours personne pour renseigner...

J'ai perdu déjà plus d'une demi-heure avant de trouver par hasard le bon train. Mais il part à 9h45 normalement : en fait ce sera plutôt 10h10... C'est cela aussi les trains en Italie : à chaque fois on relativise par rapport à la SNCF où le service est quand même largement de meilleure qualité (mais moins que les Suisses, c'est vrai aussi).

Le train est bondé et nous arrivons à la gare de Monza où tout est organisé : des navettes en bus emmènent les spectateurs au circuit pour la modique somme de 5€ ! Oui, deux fois plus cher que pour venir de Milan.

Le bus est lui aussi bourré à craquer et après un voyage d'un bon quart d'heure, il reste encore un bon kilomètre à faire à pied pour arriver à la billetterie du circuit. Je fais donc un don de 50€ (c'est très cher par rapport au Mans) et me voilà en possession d'un joli billet... je continue vers le circuit au bout de 100m, premier barrage, attendu, du contrôle de sécurité. On lève les bras, il passe la raquettte magnétique, et une charmante jeune fille me demande si dans mon sac j'ai des boissons. Evidemment, fais-je, j'ai une bouteille d'eau. Alors, reprend t’elle, il faut me donner la capsule. Pourquoi, demandai-je? C'est dangereux, me dit-elle dans un sourire gêné... je m'exécute et me retrouve comme un con, et comme tout le monde avec ma bouteille à la main, que bien sûr je ne peux plus redéposer dans mon sac...

Parce que c'est dangereux ! Oui, oui - effectivement si un terroriste avait un produit explosif ou autre dans la bouteille il serait bien embêté- enfin surtout une menace pour les commerçants qui doivent payer cher leur concession dans l'enceinte du circuit et qui, par conséquent, trouvent là un moyen de vente assuré - d'autant que les points d'eau potables sont quasi inexistants sur le circuit, la plupart des sanitaires étant chimiques...

Je trouve qu'on se fiche vraiment du client puisque si j'ai donné ma bouteille, personne ne m'a demandé de pouvoir regarder dans mon sac qui n'est passé sous aucun portique. La sécurité ? laissez-moi rire !

Bon, avec tout ça, il faut encore cavaler un bon demi-kilomètre pour arriver aux premières tribunes avec un autre check-point, la lecture du code barre du billet... C'est comme au Mans, sauf qu'ils sont bien moins organisés et qu'il y a beaucoup plus de zones. Comme il y a des trous, des gens sortent des zones sans avoir été scannés en sortie - ça m'est arrivé, je n'ai absolument pas vu que j'avais quitté la zone et personne ne m'a rien dit. Du coup il y a des palabres aux entrées et ça bouchonne...

Lorsque j'arrive au bord de la piste, on présente le drapeau à damier de la première séance... Qu'à cela ne tienne, les Formule 2 vont bientôt rentrer en piste et je peux faire mes prises de son de beaux chants de moteur...

 



 

Je me poste finalement à l'intérieur de la chicane Ascari pour voir le passage des pilotes. Effectivement le petit Charles Leclerc dont on dit le plus grand bien est assez remarquable, mais je ne le trouve pas transcendant... Bref je m'en mets plein les yeux, je me restaure et la deuxième séance des F1 commence... Je vais faire court : même si je ne suis pas un fan du personnage, force m'est de constater que Lewis Hamilton est TRES impresssionnant. Il va vite, bien entendu, mais surtout il est d'entrée à l'attaque, on sent que ça pousse. Vettel, Alonso, Verstappen et Ricciardo ne font pas semblant eux non plus, mais il y a quelque chose d'insignifiant qui fait qu'Hamilton à l'air d'aller plus vite.

Et de fait il va plus vite. Seul son équipier Bottas ira plus vite ce jour.

 


Bon j'admets que ça fait cher pour découvrir ce que bon nombre disaient, mais c'est une chose dont on ne se rend pas compte à la télé : il faut y être.


Bref j'en ai pris plein les oreilles et les mirettes et je suis rentré, plus facilement qu'à l'aller - à Monza, un personnel m'a désigné mon train et le bon quai...- malgré le métro bondé. J'ai même la chance de monter dans le bus au moment ou un énorme orage déverse de la grêle.

De jolies milanaises en petites robes ont moins de chance et se transforment en candidates de concours de robes mouillées, alors qu’une bande de gamins trempés montent dans le bus : on dirait qu’ils ont des serpillères sur le dos. Et non, ce sont des t-shirts : y a s des trous plus grands pour les bras ! Malheureusement, en arrivant au camping, il y a une deuxième couche et malgré mon parapluie, je suis trempé, notamment par les jets que projettent les voitures sur la route inondée...

Monique, elle, est allée visiter des musées à Milan , elle vous en parle. Monique c’est à vous :

Eh bien, moi, je vais faire plus court.

Je me suis levée bien plus tard que Jaco, j’ai fait notre petite lessive avant de suivre le même trajet que lui, bus et métro, pour me rendre au centre-ville. D’abord visite du musée d’art moderne, un peu poussiéreux et très classique. Néanmoins, une expo temporaire sur 1OO ans de sculpture à Milan a retenu mon attention notamment les marbres aux détails remarquables.

Puis je me suis promenée dans la ville, ai mangé une super-salade en terrasse d’un restau branché, suis passée par la Galerie Victor Emmanuel, vu le Duomo et quelques églises, mangé une glace aux pistaches de Sicile, vu les vieux trams qui couinent dans chaque virage, des belles filles, des beaux gars, puis bien fatiguée, j’ai repris métro et bus pour arriver juste avant l’orage, prendre une douche – il fait chaud madame ! – Oui, et le temps se couvre …

Juste le temps de rentrer le linge , de doubler le toit de l’auvent – j’ai confiance mais quand même ! - et voilà qu’il pleut des cordes et youpi ! Je reste au sec à attendre mon amoureux qui, lui, rentre bien mouillé… Monique.

 

PS: La bonne nouvelle, c'est que le frigo remarche! Deo gratias! Ciao!!

Jeudi 31 août
Etape 4       Sarre - Milano

On se réveille vers les 8h00 : Le petit camping est vraiment sympa mais il faudrait interdire les gosses le matin: il y en a notamment un, anglais, qui fait vraiment trop de bruit... le temps de se mettre en train et nous partons sur le coup de 10h45 après avoir vérifié la pression des pneus : l'avant droite a encore perdu 200 grammes. Allez un petit coup de compresseur (celui du Touran) et c'est parti! On sort du camping sur la SS26, direction Ivrea. Le Garmin fait encore n'importe quoi : il ne reconnait pas la route et ce matin, Milano lui était inconnu...

Bref, le temps de pester dessus et on se trompe de sortie. Demi-tour! On n'est parti que depuis deux kilomètres!  En faisant demi-tour je veux passer la marche-arrière et dois m'y reprendre à plusieurs fois: il faut soulever une petite bague avant d'engager la vitesse. J'avais déjà eu le probleme la veille... on se dit avec Monique que c'est peut-être la réparation de la commande de boîte, mais fianalement on exclue cette hypothèse...

Monique fait un reset au Garmin, qui se décide à fonctionner : on venait de dire que l'on allait un acheter un neuf : ça a dû le booster, pépère... mais auparavant, Monique naviguait avec une carte routière et décidait de faire plutôt un passage par Biela et squizzer Ivrea...

Nous voilà donc dans des routes montagneuses: la moyenne qui n'était pas fameuse tombe encore et je m'aperçois tout à coup que je n'ai plus l'usage des feux de route. Arrêt pour tests: effectivement ils ne fonctionnent plus. C'est génant d'autant que normalement obligatoire le jour en Italie, bien qu'une bonne moitié des conducteurs n'appliquent pas la règle... et surtout, dans les tunnels, j'ai peur d'être au plus mal. On repart en se posant la question du pourquoi du comment : on pense au comodo, c'est déjà arrivé. Je commence à ma dire qu'il aurait fallu amener le stock de pièces détachées...

Pendant ces considérations philosophiques, nous traversons de jolis villages pittoresques et des routes qui ne le sont pas moins; certains bourgs font ressembler St-Laurent des Mortiers à une mégapole... Mongrado, Cerrione, ou encore Salussola sont des coins paisibles, pour-sûr.

Finalement, on retrouve la SS11, et allons vers Milano. La route est bordée de zones d'activités et il est bien rare d'avoir le droit de dépasser le 70... ça ne va pas vite.

On s'arrête casser une graine à Cammeriano sur un parking. Les restes des pizzas de la veille font merveilleusement l'affaire. Pour  repartir je dois faire une marche- arrière : pas moyen... crotte de bique, pour ne pas dire plus !

On trouve que la course de la bague est très réduite : on pense au pommeau que Monique a retapé et peut-être maintenant trop bas : ce n'est pas ça. On déshabille le levier de vitesse et l'on découvre un câble: c'est lui qui commande la mise en arrière. Je regarde sous la voiture: il va dans sa gaine jusqu'à la boite de vitesse. Mais nous le jugeons vraiment trop lâche. Le problème doit venir de là. Je cherche un garage, mais le bled est désert: toutes les maisons à vendre : non loin on aperçoit un chantier qui doit être lié à une voie ferrée ou une autoroute...

On décide donc de repartir et de nous arrêter dans une officia mecchanica...  Et c'est à Navarro, dans le centre ville que l'on s'arrête dans une station service. Un jeune type viens voir. Je lui explique comme je peux et il croit comprendre que le câble est coincé. Il essaye, monte la voiture sur un pont. Nous inspectons avec lui. Il a un large sourire quand il voit la réparation aux Rilsan faite l'avant-veille. Il tire sur le câble au niveau de la boite tout en étant au téléphone : étonnant de voir un italien avec une seule main pour travailler et parler à la fois... il  descend la voiture, la teste et me la fait essayer : ça marche! Nous croyons comprendre que le câble était coincé. Mais bon, l'essentiel c'est que ça marche. Quanto é? Le gars me montre ses mains avec tous les doigts écartés: comme il n'est pas amputé, je lui laisse donc un billet de 10€ et il nous souhaite bon voyage en rigolant...

On se dit qu'il devait être une sorte de gourou...  d'autant qu'une quinzaine de kilomètres plus loin, les feux de croisements se rallument tous seuls! Alleluia!!

On aborde Milano et comme nous n'avons pu donner d'adresse exacte à ce ?#à&§§ de Garmin, on se trompe, se vautre, allant d'avant en arrière sans trouver. Euréka ! Et si on essayait avec les coordonnées GPS? J'ai justement celles du camping... ça marche! Et à 17h00 nous entrons au camping! Ouf!


Une dernière marche arrière pour bien positionner l'Espace et... ça ne marche plus, pas moyen d'engager la vitesse.... grrrrr d'autant que les feux se sont à nouveau mis en rideau! Bref c'est la caca, c'est la tata, c'est la catastrophe ! (CF à nouveau les Inconnus, in Les 3 frères)

On décide d'abord de s'en prendre à la commande de vitesse. On regarde sous la voiture, on actionne le levier, on tire sur la gaine, sur le câble pour en tirer la conclusion qu'il faut lui redonner de la tension. Et pour cela il faut agrandir le chemin. Finalement c'est encore un Rilsan qui va nous aider en en positionnant un juste sous la tête du câble. Et ça marche! Hourra! Bon on verra si ça tient longtemps: nous avons peur que le câble soit en train de se déliter. Croisons les doigts!



Ensuite je m'attaque au comodo des feux. Je démonte le câche pour y avoir accès et je triffouille dans les câbles : Tiens ça marche, ça ne marche plus: OK c'est un faux contact. Je préfère cela... J'enlève donc la broche où se trouve le fil défectueux et là il est évident qu'il a cuit: du coup le contact est faible et à la limite de l'arc. Après une tentative pour changer la broche, je décide de mettre un coup de bombe contact, de solidifier le fil et advienne que pourra. Remis en place, ça marche.. jusqu'à la prochaine fois.

Cela nous fait quand même trois pépins en quatre jours, il va falloir que cela cesse sinon ce sera galère.. En même temps, on  savait le risque...

Il est temps de prendre une bonne bière.. tiens regarde dans le frigo. Oh il n'a pas marché... Démontage: ce doit être la carte électronique.. et m....  Santé!

Mercredi 30 août

Etape 3   Menthon-St-Bernard - Sarre (près d'Aoste)

Nous laissons donc Nicolas vers 10h45 pour rejoindre la direction de Bourg-St-Maurice.

Nous suivons d'abord le lac d'Annecy avant d'aller vers Albertvillllllle  Ouaiiiiiiiissssss ( Cf les Inconnus pour celles et ceux qui n'ont pas la culture TV des années 90). Entretemps, nous avons encore dû nous battre avec M. Garmin: ça va pas être simple le GPS... On s'arrête à Moutiers histoire de faire  les courses du midi et nous continuons à notre train plutôt cool. Puis alors que l'on naviguait sur la N90, on attaque le Col du Petit St-Bernard. Et alors, on est bien content d'être en voiture quand on voit comment en ch.. les cyclos.  Il y en a encore pas mal. Heureusement les camping-cars sont assez discrets : cela évite trop de croisements et dépassements quelquefois assez flippants...  Bref à force de monter on a faim : on s'arrête à la station de la Rosière, face à un superbe panorama. Des tables sont là qui nous tendent leurs parasols, alors on n'hésite plus. On sort la bouteille que l'on avait mis au frais : un pétillant rosé de chez Akerman. Je précise que c'est un vin dont on a extrait l'alcool; on allait tout de même pas faire des lacets avec 2 grammes: au bout d'un moment il y a comme un déphasage entre la route et la vision qu'en a le conducteur et au final il y a quand même un risque...  Bref on se rafraichit le gosier et on se remplit doucement l'estomac, la soirée  un peu(?) arrosée d'hier soir se rappelant à nous...


Après ce break, on repart à l'assaut du Petit St-Bernard : il ne reste plus que 8 kilomètres avant le sommet et l'Italie. On y arrive assez vite alors que le paysage change, et que l'oxygène de l'air se raréfie, rendant le mélange air/essence trop riche et abaissant ainsi la puissance de l'Espace. Mais le moteur J7R, s'il n'a plus ses 125 chevaux d'origine ( disons que 105 doivent encore être à l'écurie) reste vaillant et nous emmène au sommet à 1822 m.

On s'y arrte, face au bar le "Lancebranlette" : ça ne s'invente pas... pour voir un troupeau de vache changer de paturage sous la conduite de chiens très expérimentés : un vrai travail de pro !


Et puis c'est le passage de la frontière et la descente vers Aoste avec des virages très serrés. Pendant que nous les prenons, je me fais la réflexion qu'il y a 8 ans, dans cette même descente je devais être un bon tiers plus rapide... l'âge, la peur?  Non la sagesse... et on ne rigole pas au fond. Ne profitez pas de travailler pour faire les imbéciles...

Nous atteignons notre camping vers 16h30.  Accueil super sympa. On s'installe et Monique sièste un peu avant d'aller chercher une pizza!

Nous avons fait  185 km; et pas croisé un seul Espace


Tutto va bene! Ciao!

 

 

Bonjour à toutes et tous... un premier aperçu de nos pérégrinations: il y a déjà du sport...


Lundi 28 août.

 

Etape 1 Château-Gontier - Forêt de Tronçais.

Ce matin, lever à 8h00.

Petit déj avec Bernard, qui sera notre gardien du gARage cette première semaine. Ensuite, derniers préparatifs, ouverture des portes et sortie de la bête du gARage. Laquelle est immédiatement remplacée par le Touran: il se voit déjà calife à la place de la reine, l'impudent !




Un dernier au-revoir et nous voilà partis sur le coup de 10h15, direction Vaudelnay, près de Doué-La-Fontaine pour une visite de la chapelle de Méssémé dans laquelle Monique aura à produire une oeuvre pour l'été prochain dans le cadre de "Art et Chapelles". Nous arrivons juste à temps pour prendre les clés à la mairie avant la pause de midi et nous travaillons - oui, oui, nos vacances c'est comme ça, on commence par bosser... On repère, on fait des plans, Monique imagine des emplacements...

Bref ça cogite et on n'a pas besoin de cela vu que le thermomètre indique déjà les 36 degrés ...

Ne me demandez pas pourquoi la photo est de côté: c'est un mystère....


On rend la clé et on retourne vers Doué où nous pique-niquons en attendant l'ouverture de la Sablière, cave sculptée. Hélas, la visite est partie. Monique se dit qu'un petit coup de fraicheur nous ferait quand même du bien. Du coup, on se dirige vers Saumur et les caves Ackerman. Après nous être battus avec le GPS, on y arrive. Sur le parking, entouré de Mercedes et d'Audi, l'Espace dénote un peu, surtout avec l'habillage en papier bulle argenté dont nous l'affublons dans l'espoir de ne pas rentrer au retour dans un four à 120°.

Superbe visite de la galerie d'art contemporain de la cave avec des oeuvres de Bertrand Gadenne, Vincent Mauger et surtout Julien Salaud qui a fait une galerie en fil avec de la lumière noire : top!  Nous y avons passé plus d'une heure et vous savez quoi: on avait presque froid! Alors bon, on passe au bar faire une petite dégustation. : une mention spéciale au “X noir”, rosé pétillant bien fort et surtout au rosé sans alcool: très rafraichissant. Voilà un cadeau tout trouvé pour Nicolas , filleul de Monique que nous retrouvons demain.

On est donc bien benaise quand on retrouve la voiture en plein soleil. Heureusement, l'habillage a fait son office et la voiture est juste très chaude. Direction St-Amand -Montrond via Loches, Chateauroux... Des routes que l'on connait, mais aussi des itinéraires bis très éloignés des axes que nous propose monsieur Garmin, ci-devant notre GPS. Du coup, la moyenne est basse et on ne rejoint St-Amand qu'à 21h00. On finit par dîner dans la brasserie du centre ville : un plat et une bière, de toute façon, c'est pas terrible, et nous fonçons - toute proportion gardée bien-sûr, vers la Forêt de Tronçais et le spot où nous avons l'habitude de camper sauvagement ... on le rejoint sur les coups de 22h00 dans les pires conditions: il fait nuit noire et des armées de moustiques, sans doute au courant de notre arrivée - il faudra chercher d'où vient la fuite- nous attendent pour ce qu'ils croient être un festin. Après un placement à l'arrache de la voiture, nous nous enduisons de produit répulsif et j'installe un contre-feu: une lampe allumée  à 15 m de la voiture. J'installe même la douche solaire encore bien tiède et nous nous rafraichissons avant de nous coucher, dans une température élevée: mais Monique installe des moustiquaires et nous nous endormons vitres ouvertes: l'air frais nous fait un bien fou...



Au final nous avons fait 418 km ce premier jour, et je n'ai pas fait attention au dénivelé et à vrai dire, on s'en fiche pas mal quand on n' est pas à vélo...

Et nous avons aussi croisé 3 Espace phase 2, et 3 phase 3, mais aucun collègue de phase1.



Mardi 29 août.

Etape 2  Tronçais - Menthon St-Bernard.

On se réveille sans une piqure de moustique : on est plutôt fiers!



Lever à 8h00, toilette outdoor et petit  déj au cul de l'Espace. On décanille à 9h07 précises pour éviter de trop rouler dans la chaleur... Et nous continuons sur les itinéraires bis... Ce sont des routes que nous connaissons déjà pour la plupart. Surtout la route à camions entre Moulins et Macon, via Charolles... C'est assez monotone malgré de beaux paysages. La multitude de radars égaie notre voyage...

Avec tout ça , on n'a pas déjeuné et on se dit que l'on va s'arrêter du côté de Bourg-en-Bresse. Monique a pris le volant à Macon et arrivée à un feu, “Là, c'est le drame!” Le levier de vitesse branle dans le manche, si vous me passez l'expression...  Pas moyen de passer une vitesse. Monique débraye toutefois et - miracolo- la première s'est enclenchée.  On passe le feu et la voiture nous fait un joyeux scrrrrrrrrccch , pas tic tic ric comme certain... Nous nous arrêtons 30 m plus loin sur un trottoir.
Warnings, gilet jaune et je vais voir l'étendue des dégâts: c'est en fait la pièce de commande entre le levier de vitesse et la boîite qui a un souci. En fait, il y a trop de jeu avec l'arbre de jonction de la boîte et quand on passe en première, il se désolidarise...  Un client de la boulangerie voisine nous indique un garage. Je fais une réparation de fortune au gaffer (de l'adhésif pour ceux qui ne connaissent pas le terme) et nous voguons, en serrant les fesses jusqu'au garage: il est fermé ! Un autre garagiste voisin nous indique un autre collègue à 300 m; OK on y va. On rentre dans la cour : fermé . M... je regarde le compteur journalier nous sommes au km 666 de notre voyage! ca ne s’invente pas ! Puis j'aperçois à 50 m une autre enseigne. Marche arrière, première et... schrrrrrrrrr  .... Warning et on atteint l'officine.

Le jeune patron constate d'abord les dégâts : c'est bien la bague de jonction qui est très fatiguée. Il appelle d’abord chez Renault : ils n'en ont plus et cela ne se fait plus. Bon... appels vers les casses du coin : aucune n’a cela en rayon. Monique  propose la création d'une réparation avec une rondelle... finalement le gars a une idée: il va réduire le jeu avec des colliers plastiques type "Rilsan" . Pendant qu'il opère, nous déjeunons sur place:  Saucisson, fromage de chèvre, oeuf dur, betteraves... le tout arrosé de bière...



A 14h45, c'est réparé: "ça va tenir un bon moment!" nous promet-on: on veut le croire. On remercie et on reprend la route soulagés de 50 euros...Nous n’avons perdu qu’une heure: on s’en sort très bien.  Direction Annecy ou plutôt, Menthon-St-Bernard.  Nous prenons les routes secondaires. C'est cool, mais ça tire sur ma sciatique et sur le genou: on fait une première pose pour écrire avant de reprendre la route. On s'égare du côté de Thônes et on retrouve avec joie nos amis sur le coup de 19h15.

Nous avons fait 429 km , soit 53 de plus que notre prévision. Et avec tout ça, on n'a pas vraiment compté les Espace...

En arrivant, nous tombons fort à propos sur Sophie et sa nouvelle voiture. Nicolas nous fait tester aussi un vélo électrique ( c'est une vrai mobylette cet engin là!) et on commence l'apéro avant le barbecue. Nous passons une excellente soirée avec Sophie, Yannick et Nicolas, rejoints par Trystan qui rentre du boulot en fin de soirée... on resterait bien là plusieurs jours, d'autant que notre chambre du jour est située sur le balcon: on dort  à la belle étoile... C'est super agréable... Merci encore les amis pour votre accueil et la chaleur dans le coeur.


Mercredi matin:

Petit déj, envoi de cette missive électronique et direction l’Italie, via le Col du Petit St-Bernard.




A bientôt!

Jacques et Monique

gARagistes en goguette.

 

 

Warm-up  -  sabatto 26 augusto

Ciao tutti !

Amis, parents, collègues… admiratrices z’et admirateurs !

Alors que septembre se profile, bannissant ainsi pour le plus grand nombre farniente , plages, cigarettes et p’tites pépés, avant le retour des joyeuses bousculades autoroutières estivales que l’on nous annonce pour juillet prochain, nous avons choisi, en gARagistes iconoclastes, de partir en voyage ! Point n’est pour nous là une occasion de vous faire bisquer, mais plutôt de vous faire partager , telle une épopée, notre périple qui résonnera ainsi comme une note gaie et mélancolique à la fois… (y a des jours, je me demande vraiment comment je peux dire autant de c... de…choses le soir devant mon ordi !) Ma basta !

Pour la septième fois nous nous engageons dans un Italia-tour et TOUJOURS avec notre vénérable Matra Renault Espace essence injection, née à Romorantin en 1988 et avouant à deux jours du départ 438 034 km.

Certains d’entre vous suivent déjà les aventures d’un couple de cyclos un peu déjantés ( c’est vrai : il y en a un qui a crevé aujourd’hui et il a bien fallu déjanter). Partis de Zürich , ils rejoignent Istambul en suivant le Danube : un moyen qui paraît bien anodin mais qu’ils utilisent certainement pour passer illégalement des subsides (et vous remarquerez que en plus, ils ont pris le chemin inverse….)

Pas de ça avec nous ! Non, nous partons vers la Sicile, seulement pour dire bonjour à notre vieil oncle Don Corleone… Tout est clair ! La bise, la petite enveloppe à remettre de la part de ma pauvre maman, et voilà, on rentre ! Ca fait juste un peu de kilomètres… Nous escomptons en faire 8 000. Ah oui, c’est quand même autre chose que les 3200 des cyclos ! D’autant que nous avons des handicaps : nous , nous n’avons que TROIS pédales ! Alors ! Et comme le fait fort justement remarquer Monique : « Encore heureux qu’on a pas une automatique. » J’aimerais les voir, moi, les autres zigotos avec seulement trois pédales sur leur deux vélos. Sûr qu’ils feraient moins les fiers… même pour ne faire que 3200 km. En plus avec des vélos neufs, pas des vintages de 29 ans, sans ABS, GPS intégré, clim’, Airbags, essuie-glace automatique…

Nous partons lundi matin 28 août et , si tout se passe bien – comprenez par-là : si l’Espace ne nous laisse pas en rade – nous serons de retour le vendredi 29 septembre… Eh oui un gros mois ! Vous trouverez le road-book ici.


Vous constaterez que de point à point, on calcule 6 800 km. Avec les parcours de visite, les 8 000 seront donc certainement atteints.

Nous sommes en formule « Espace camping-car » avec matelas et tente auvent d’appoint. Nous n’emportons donc que les sièges avant : ils ne se replient pas aussi bien que ceux de l’arrière, mais nous avons essayé : nos jambes sont vraiment trop courtes. On va donc faire dans le classique…

Nous avons quasiment terminé le paquetage et avons fait un petit galop d’essai il y a quelques jours : une virée en Anjou et à Chaumont –sur-Loire afin de passer une nuit test : cela nous permet en général de ne pas oublier le petit truc qui nous aurait fait défaut du côté de Milan ou Palerme… derniers réglages demain et sortie de la machina de l’atelier du gARage lundi matin. Oui, car la voiture a été bichonnée dans le gARage : pourquoi se priver ?


Après un passage chez le docteur Huet à Bazouges, lequel nous a dit que la bête était en condition, nous l’avons rentré dans le gARage, ainsi que sa sœur, moins âgée d’un an, que nous cannibalisons pour optimiser son ainée. Ainsi le volant a t’il été échangé, de même que les garnitures des portes avants, les sièges avants… le bouclier arrière a été réparé et changé, la mousse de protection sonore et calorifique du compartiment moteur est neuve, la vidange a été faite… Bref on est au top !



Avant de rejoindre mardi soir la famille Heude-Lachenbruch au Menthon-St-Bernard, nous ferons une étape du côté de la forêt de Tronçais lundi soir…

De temps en temps, pas tous les jours, en fonction des possibilités, nous vous ferons donc un rapport sur nos aventures.

Bon, ceci dit, vous n’en avez peut-être rien à foutre et vous avez sans doute raison, mais si vous souhaitez répondre à notre journal de bord, merci, comme avec nos camarades cyclos de ne pas faire "répondre à tous" parce que sinon, ça va coincer !

Sur ce, il est temps d’aller se coucher ! Un gros bisous aux Auger-Quinio et bon courage surtout!

Arrivederci e buon domenica !

Les gARagistes

Jaco et Monique.

 

 

 

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